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Juste pour rire tente la fantasy façon québécoise

Photo: Page Facebook: La prophétie des 7 royaumes

Avec La prophétie des 7 royaumes (plus un plus petit), Juste pour rire veut lancer la première «marque fantastique» québécoise. Avec «des hologrammes», de la musique, «des effets 3d» et un «dragon qui va cracher du vrai feu», le nouveau monde cocréé par Simon Boudreau et LeLouis Courchesne se présente comme une mégaproduction théâtrale totalement locale.

Lors d’une lecture de scènes par cinq des comédiens qui font partie du projet en direct du ComicCon de Montréal, le public a pu avoir un avant-goût du ton de l’œuvre. À la fois légère et épique, la Prophétie s’annonce comme une pièce humoristique, mais qui tourne autour d’une quête qui se veut sérieuse : le sauvetage des sept royaumes malgré une prophétie qui en voudrait autrement. L’ambiance de la pièce rappelle celle d’une partie de Donjons et Dragons entre amis, sans compter les quelques références directes (easter eggs) à cet autre monde.

Photo: Guillaume Ledoux

Aux aveux du vice-président aux contenus francophones du Groupe Juste pour rire et autoproclamé geek, Patrick Rozon, «l’idée est de créer un premier spectacle au Québec […] ensuite de l’exporter dans la francophonie et de peut-être le traduire». Cet objectif de grand déploiement commercial, la production ne s’en cache pas. Elle s’inspire notamment du succès des films de Marvel, selon M. Rozon. Un «bon univers fantastique», selon ce dernier. «On peut en faire vingt films», dit-il avec engouement. Malheureusement, cette ambition commerciale se sent même au niveau diégétique, avec une histoire qui semble la jouer sécuritaire.

On ne réinvente pas la roue

Gobelins malhonnêtes, nains un peu nigauds, orques brutes et spécisme souvent et humoristiquement palpable entre ces diverses espèces, la Prophétie ne dérive pas des classiques de la fantasy les plus répétés. Rappelons que la lecture de seulement trois scènes a été faite. Des surprises se cachent peut-être plus loin dans le récit. Pour l’instant, s’il y a du nouveau par rapport au genre fantasy, ça ne semble qu’être l’accent québécois et une référence au «chansonnier Paul Piché». Selon le coauteur LeLouis Courchesne, l’histoire complète explore toutefois un aspect «social et écologique».

Photo: Guillaume Ledoux

Si le texte a le potentiel de laisser sur sa faim certains avides de fantasy qui ont vu les innombrables manières dont les tropes ont déjà été maniées et remaniées à travers l’histoire de ce vaste genre, «n’importe qui peut écouter cette histoire-là, les personnages sont universels», prédit M. Rozon.

Puisqu’il s’agit d’une production à gros budget et qu’elle se déploie à travers le médium du théâtre, on peut s’attendre à ce que l’ambiance plus grande que nature lors de l’écoute de l’œuvre finale soit ce qui lui donne sa valeur esthétique. Il a d’ailleurs été sous-entendu par M. Rozon que certaines scènes nécessiteront une quinzaine d’acteurs en même temps sur la scène.

Autrement, on pourra peut-être simplement apprécier que le Québec ait enfin une grosse production fantasy, alors que le genre a rarement dépassé le cadre de la littérature dans la belle province.

La prophétie des 7 royaumes (plus un plus petit) sera présentée à la Salle Pierre Mercure dans l’UQAM tous les soirs du mois de juillet 2024.

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