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Ryan Gosling les poings bien serrés dans Only God Forgives

Photo: Les films Séville

C’était l’un des films les plus attendus du 66e Festi­val de Cannes. Only God Forgives (Seul Dieu pardonne), le nouveau Nicolas Winding Refn, a fortement divisé la Croisette. Métro a demandé quelques explications au cinéaste danois.

Pourquoi, selon vous, la Thaïlande était le meilleur endroit pour accueillir votre histoire?
Pourquoi la Thaïlande? Eh bien, j’y suis allé en vacances plusieurs fois. Je trouve ça intéressant d’être un étranger en terre étrangère. Cela nous fait voir le monde de manière différente. Je voulais qu’Only God Forgives ait lieu dans un endroit éloigné de la réalité des personnages. Avec ma femme et mes enfants, nous y avons vécu six mois. De quoi nous immerger littéralement dans la culture locale. J’ai décidé de ne filmer que la nuit parce que, pendant la journée, les embouteillages donnent une impression de statisme. Le soir, la ville change. On la redécouvre. Il y a moins de monde. Tout y devient beau.

Retrouver Ryan Gosling, cela allait de soi?
Non parce qu’à l’origine j’avais choisi un autre acteur pour ce rôle : Luke Evans. Mais il a quitté le projet après l’avant-première de Drive à Cannes. À ce moment-là, j’étais sur le point de lancer la machine, mais sans ma tête d’affiche. Ce départ a été une sorte de bénédiction puisque j’ai eu Ryan Gosling. Je lui ai parlé du film naturellement, de l’idée, du concept. Ce n’était pas vraiment une proposition, mais une discussion.

Qu’est-ce qui vous plaît tant chez lui?

Il joue de façon incroyable. C’est l’un des seuls acteurs au monde qui a ce don de pouvoir dire des milliers de choses sans émettre le moindre son. En tant que réalisateur, j’ai toujours trouvé que les dialogues ne sont pas forcément intéressants. Ils appartiennent au champ de la logique et, de ce fait, ne sont pas cinématographiques. Je me force donc à travailler sur des films où j’enlève le langage. Ce qui rend l’expérience différente. Le Guerrier silencieux, Drive et Only God Forgives sont dans cette veine-là…

Drive a obtenu un franc succès. Only God Forgives est beaucoup moins mainstream et risque d’en surprendre plus d’un… 

Je voulais être sûr de faire quelque chose de différent. Drive est allé à l’encontre des conventions du storytelling normal. Son succès montre que le défi est payant et qu’il peut attirer des spectateurs. Only God Forgives partage le même ADN… mais c’est au public d’en décider vraiment. C’est un film qui combine arts martiaux, relations mère-fils, horreur, un peu de science-fiction…

Le film regorge de symboles. Quel est le plus important de tous pour vous?

(Rires) Mon Dieu… Je crois que la première scène qui m’est venue en tête est celle où le personnage incarné par Ryan serre les poings. Tout tourne autour de ce geste. Ne me demandez pas sa signification exacte, je n’en ai aucune idée. Je laisse cela aux experts comme vous. On vit dans un monde où on passe son temps à se demander : «Qu’est-ce ce que c’est?» Mais c’est bien plus intéressant de se demander : «Qu’est-ce que ce n’est pas?» Quand on est dans cette démarche, les choses se révèlent de façon inattendue.

Quels sont vos projets?
Je prépare la série télévisée Barbarella. Autrement, Ryan et moi voulons faire une comédie. Quelque chose de différent de ce qu’on a fait.

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Only God Forgives
En salle dès le 19 juillet

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