Laurent Paquin sort les bulles
L’an passé, il animait un gala sur la mort. Après être mort de rire, il ressuscite à la tête d’un gala sur le thème du party. Pour une 10e année, Laurent Paquin signe sa soirée Juste pour rire.
Verbomoteur, il enfile illico son expresso et replonge dans les souvenirs. «J’étais très fébrile, d’abord parce que je savais que les gens ne venaient pas à ce gala pour moi, se rappelle le vétéran, évoquant sa première fois. Quand ça fait 6, 7 ou même 10 ans que t’animes des galas, les gens te connaissent, c’est toi en tête d’affiche qu’on annonce. Les gens savent qu’ils viennent voir TON gala. Mais à ce moment-là, Laurent Paquin, les gens n’avaient aucune idée de qui c’était.» Avec un seul one man show à son actif à l’époque, c’est un peu par hasard qu’il s’est vu accorder le rôle d’animateur par Juste pour rire. L’humoriste avait dû refuser l’année précédente de co-animer avec Louis-José Houde puisqu’il s’était déjà engagé dans Chicago. Juste pour rire lui avait donc promis un gala l’année suivante à condition qu’il ne se désiste pas pour Chicago. «Ils m’en devaient une!» lance-t-il.
Dès le départ, Laurent Paquin a fait des rencontres fortuites qui l’ont par la suite suivi. Parmi ces rencontres scéniques, il nomme au passage celles des Denis Drôlet, de l’humoriste français Jean-Luc Lemoyne, avec qui il s’est produit en duo à quatre reprises, et de François Morency. «Souvent, ce sont les numéros qui n’étaient pas nécessairement prévus au départ dont les gens vont plus se rappeler, parce que ça sort de l’ordinaire. Le premier numéro que j’ai fait avec François Morency, je m’en suis fait tellement parler», s’exclame-t-il. S’il était un «nobody» au moment d’animer son tout premier gala Juste pour rire, le comique a eu la chance de côtoyer le comédien Pierre Richard, une de ses idoles de jeunesse. «J’étais comme un p’tit cul qui commence, mais qui se retrouvait à côté d’un monument de la comédie, raconte-t-il. Je trouvais ça vraiment particulier!»
Laurent Paquin aime jouer sur les contrastes. À preuve, on n’a qu’à penser à ses chansons dans lesquelles il prend le même ton que s’il s’adressait à des enfants, mais pour parler de sujets trash et vice-versa. À plusieurs reprises il a poussé l’exercice dans ses galas, par les thématiques choisies ou en proposant des duos d’humoristes improbables. «Faire un gala sur la mort et dire aux gens qu’on va les faire rire : il y a un clash. Je pars d’un sujet difficile et j’en viens à faire rire avec ça, et j’aime ça!» Avant la mort, c’était la fin du monde et la dépression. Un gala sur le party animé par Laurent Paquin peut donc faire sourciller. Mais il a bien adapté la thématique à sa sauce, rassure l’humoriste. Ce ne sera pas un gala festif à la Rachid Badouri, mais bien un 10e gala de Laurent Paquin, et tous les questionnements et le chialage que ça implique.
Gala les fêtes
À la salle Wilfrid-Pelletier
Samedi et dimanche à 18 h 30 et à 21 h 30