Plein d’amour pour Jean-Marc Parent

Stéphan Bureau et ses acolytes ont célébré hier les «25 ans de carrière, 51 ans de vie, et 350 ans d’anecdotes» de Jean-Marc Parent.Les gens l’aiment, Jean-Marc Parent. La franche affection que chacun éprouve pour l’humoriste était palpable hier dans la salle Wilfrid-Pelletier, au cours de cette soirée où une pléthore d’humoristes et de musiciens (sans compter des apparitions vidéo de Steven Guilbeault et Chris Hadfield, et même le passage sur scène d’André Leclerc, qui fut le coach de Jean-Marc Parent pour son fameux numéro du handicapé…) étaient venus chanter ses louanges. Et le taquiner un peu, bien sûr, sur la longueur de ses monologues, son débit rapide et son hypocondrie.

Après un Laisse-moi t’aimer signé Marie-Élaine Thibert, Stéphan Bureau est descendu saluer JMP dans la foule : «Deux heures assis dans une salle de spectacle sans parler, Jean-Marc… J’ai un mot pour toi : torture!» a-t-il lancé.

Avec beaucoup d’admiration, l’animateur a comparé, dans ce numéro d’ouverture,  l’humoriste au… Messie, rien de moins. Un Messie qui «nous a guidés vers la lumière en la flashant, et c’est vrai qu’on est prêts à te suivre n’importe où!»

Qui dit hommage dit imitations, et plusieurs sketchs ont suivi cette voie, notamment le premier, une reprise plutôt réussie du numéro Le coq par Patrice Bélanger («Il y avait plus de punch là-dedans que dans toute ta saison des Boys!» lui a envoyé Stéphan Bureau à la fin). Lise Dion en a repris un sur le régime, et Pierre-François Legendre y est allé d’une interprétation très touchante d’un monologue sur la violence conjugale datant de 1991. Dans un autre registre, Stéphane Fallu, sur vidéo, a tenté de battre le fameux record du plus long spectacle, et Jeremy Demay, pour sa part, a entonné la fameuse chanson Flashe tes lumières, qu’il a décortiquée après un «C’est quoi cette toune de marde???» bien senti.

Les humoristes ont aussi ri des petits travers de leur ami. L’excellent François Bellefeuille, entre autres, est apparu sur scène sous les traits d’un médecin chargé de faire le bilan de santé de l’humoriste hypocondriaque, qu’on a maintes fois entendu parler en spectacle de ses petits bobos. «Si tu veux fêter Noël cette année, j’te conseille le Noël du campeur!» De son côté, Laurent Paquin a commencé par un : «Jean-Marc Parent, va chier!» avant d’expliquer toutes ses raisons d’être jaloux de son collègue.

Mais l’émotion a aussi eu la part belle, notamment avec le discours de Chantal Lamarre, amie de longue date et «la mieux placée pour écrire sa biographie», un numéro plus tendre qu’hilarant. Idem quand «le génie d’Aladin», incarné par Rachid Badouri, a accordé à Stéphan Bureau deux souhaits («On est à Mont-réal, même un génie doit verser un pourcentage de ses vœux à l’Hôtel de Ville!»), dont celui de faire apparaître Badouri, qui a finalement offert un vibrant hommage à son vieux complice.

Au moment de mettre sous presse, Robert Charlebois venait d’entonner un bien à propos Un gars ben ordinaire, couronnant ainsi une soirée riche en rires et en émotions.

Dans leurs mots
Tendres ou cinglants, les humoristes avaient tous leur mot à dire sur JMP :

• «Tu as su gagner le cœur de millions de Québécois et tu mérites amplement, amplement la place que tu as gagnée parmi les grands!» – Chantal Lamarre, la voix émue et la larme à l’œil
• «C’est bizarre, un hommage, je pensais qu’on faisait ça après un décès. Dans ton cas, on a pris quelques mois d’avance!» – François Bellefeuille
• «Personne au Québec peut faire ce que tu fais, parce que même si quelqu’un réussissait à avoir ton talent, personne n’a ton cœur de géant.» – Rachid Badouri
• «On est pareils, toi pis moi, Jean-Marc! On haït ça… marcher!» – Philippe Laprise, dont le gabarit ressemble à celui de JMP
• «Il fait du bien au monde, c’est un onguent!» – Mike Ward
• «Le monde l’oublie jamais, Jean-Marc Parent. Moi, je pars en vacances deux semaines et quand je reviens le monde dit : “Criss, y a donc ben engraissé, Maxim Martin!”» – Laurent Paquin