Philomena: un film pour tous
Le Britannique Steve Coogan cosigne le scénario et tient, avec Judi Dench, la vedette du film Philomena de Stephen Frears.
Steve Coogan surfe sur la vague de Philomena qui est bien reçu autant par le public que par la critique. L’acteur a coécrit et produit le film basé sur une histoire vraie en plus de donner la réplique à Judi Dench, qui tient le rôle titre. Cette dernière tente de retrouver le fils qu’on lui a retiré il y a 50 ans. L’aura de succès autour du long métrage a été entaché quand la Motion Picture Association of America (MPAA) a choisi de donner au film la cote R (interdit aux mineurs), pour sa sortie américaine, pour l’utilisation de deux blasphèmes…Une décision qui a été renversée juste avant notre rencontre avec Coogan.
Félicitations pour votre victoire aux dépends de la MPAA.
Ils ont changé d’idée aujourd’hui même alors que nous avions fait appel ce matin. J’y étais en tant que producteur du film avec Bert Fields [un des avocats les plus en demande à Hollywood]. Il est excellent. Il m’a beaucoup impressionné. Et il a de très bonnes manières! C’était comme regarder un acteur jouer un grand avocat. C’était comme regarder Henry Fonda dans 12 Angry Men! J’ai mis de l’avant les qualités du film. Ils ont écouté nos arguments et nous avons réussi à convaincre la majorité aux deux tiers. C’est ce qui est requis pour qu’une cote soit modifiée.
La MPAA est une organisation très mystérieuse.
Ils ont un grand pouvoir. Si vous avez plus qu’une grossièreté [On peut entendre deux «fuck» dans Philomena.] dans votre film, vous avez automatiquement la cote R. Pourtant, il y a plusieurs films où les limites sont clairement dépassées et auxquels on attribue la cote PG-13 [interdit aux moins de 13 ans]. Nous avons deux blasphèmes très marqués dans le film, mais je pense qu’ils sont tout à fait justifiés. Si on les avait enlevés, on aurait sérieusement compromis l’intégrité du film. Il faut juger un film dans son ensemble. On se rend compte que Philomena est vraiment un film inoffensif qui devrait être vu par tout le monde parce que le message est important. Les règles de la MPAA sont très louables, mais on ne peut faire entrer tous les films dans un même moule. C’est du cas par cas.
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Est-ce que votre opinion des journalistes a changé alors que vous en incarnez un dans le film?
Mon opinion des journalistes n’a jamais été mauvaise. C’est un mythe qui a été construit par certains journalistes pour me nuire! En réalité, j’adore les journalistes! J’admire ceux qui fouillent des histoires en profondeur pour arriver à la vérité. Mais il y a certains journalistes qui ne s’intéressent pas vraiment à la vérité. Ils sont seulement intéressés à recevoir une tape dans le dos de la part de leur patron qui lui, ne cherche qu’à augmenter son lectorat pour impressionner son patron, qui lui veut plaire aux actionnaires. Dans ce système, on ne cherche pas toujours à cerner la vérité. On cherche à faire de l’argent. C’est ce genre de personnes qui me donnent du fil à retordre. Les gens qui, en bout de ligne, n’ont pas d’éthique.
Des cyniques?
Je crois que beaucoup de personnes deviennent cyniques, oui, même si, au fond d’elles-mêmes, elles ne le souhaitent pas vraiment. Elles sont depuis trop longtemps dans un système qui les pousse à le devenir et elles n’ont plus vraiment d’énergie pour se battre. Je souhaitais que mon personnage demeure très humain et que son cynisme soit mis à l’épreuve par cette vieille femme très ordinaire.
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Philomena
En salle dès vendredi