Soutenez

Le vrai visage de MGMT

Photo: Cindy Ord
Richard Peckett - Metro World News

Le troisième album des rockeurs psychédéliques, intitulé MGMT, est une déclaration d’identité : ils ne courent pas après le succès et veulent que MGMT reste indéfinissable.

Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser, les membres fondateurs de MGMT, n’ont jamais voulu être célèbres. Mais des tubes pop étranges comme Kids, Electric Feel et Time To Pretend, issus de leur premier album Oracular Spectacular, paru en 2007, ont contribué à leur faire un nom, spécialement après que leurs pièces eurent été utilisées dans des films (21), des séries télévisées (The Voice) et même dans une pub de Nokia. C’était comme si leur session privée d’art psychédélique avait été transformée accidentellement en un événement ouvert sur Facebook.

Plutôt que de se fondre dans la masse, le duo basé à Brooklyn a stoïquement poursuivi en créant un second album encore plus loufoque, Congratulations, en 2010. Et Kids n’était plus dans la liste des chansons qu’il jouait en spectacle.

Cette décision, une sorte de suicide professionnel et un geste éminemment anticommercial, a pu laisser croire que les deux jeunes trentenaires négligeaient leurs fans. Mais avec leur style paradoxal, qui peut sembler désespérément hipster, ils ne cherchent à plaire qu’à eux-mêmes. Et ils sont dans une position privilégiée pour ce faire, vu qu’ils jouissent du soutien d’une étiquette majeure [Columbia], mais qu’ils demeurent libres de satisfaire leurs envies musicales – ce qu’ils ont fait avec leur troisième album, intitulé MGMT. Alors que le groupe vient en présenter les pièces à Montréal ce soir, Métro a parlé avec Ben.

Vous avez déjà dit que votre musique avait été mal comprise et incorrectement étiquetée dans le passé. Vous avez voulu rétablir votre identité avec ce disque?
Je pense que nous nous y présentons tels que nous aimerions être perçus. C’est un peu étrange pour nous que les gens tentent d’imposer une ligne directrice à notre groupe. Nous ne pensons pas trop à notre image ou à ce pour quoi nous aimerions être connus.

Votre musique est souvent décrite comme paradoxale. Est-ce important pour vous de créer quelque chose d’intangible, d’ineffable?
À plusieurs égards, la musique est toujours à propos de ce qui est intangible. Selon moi, notre album offre une musique qui peut parler à beaucoup de gens. Nous n’essayons pas d’effrayer le public ou d’être intentionnellement expérimentaux, mais nous ne voulons pas non plus être connus comme «le groupe qui écrit des chansons pop un peu bizarres».

Qu’est-ce qui vous déplaît dans la culture pop?
Elle ne me déplaît pas vraiment. Elle a sa place, mais je crois qu’il y a aussi de l’espace pour un peu plus de subtilité. C’est très étrange pour nous, en tant que groupe, parce que nous avons été acceptés dans la culture mainstream par accident, en quelque sorte. Pourtant, nous tirons bien souvent notre inspiration de trucs underground qui n’ont jamais été connus du grand public. Notre relation avec ce que les gens perçoivent de nous est un peu compliquée, je crois.

Dans Plenty of Girls in the Sea, vous chantez «The trick is to try to stay free» («Le truc, c’est d’essayer de rester libre»). Pourquoi marier la politique à vos paroles?
Je pense qu’il y a un manque de liberté ici [aux États-Unis]. Si plus de gens commençaient à agir selon ce qu’ils croient vraiment et disaient ce qu’ils pensent vraiment, il y aurait beaucoup plus d’opposition. Beaucoup de gens ont peur ou sont dans une situation trop confortable pour courir des risques, même pour la meilleure des causes. Les choses pourraient tourner bien mal si les gens se rendaient compte que le confort dont ils jouissent et qu’ils croient éternel est éphémère.

MGMT
Au Métropolis
Lundi soir à 20 h

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.