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Stromae, pareil à personne

Photo: youtube

Stromae présente le vidéoclip de la chanson Tous les mêmes.

C’est un cliché, voire un sophisme, mais on dit souvent des hommes sensibles qu’ils assument bien leur part de féminité. Et si l’on accepte cette prémisse, alors il faut conclure que Stromae est l’homme le plus sensible au monde.

Pour son plus récent clip, l’hallucinant Tous les mêmes, le chanteur belge a décidé de mettre ce concept en images, en présentant simultanément deux profils, un masculin et un féminin, dans une étude de mœurs qui élève le travestisme au rang des Beaux-Arts.

Comme la chanson est interprétée par un homme, mais racontée du point de vue d’une femme, Stromae s’est divisé en deux, de manière à pouvoir changer de sexe d’un simple tour du bassin. L’idée n’est pas nouvelle, puisque presque tous les «sideshows» d’autrefois comptaient au nombre de leurs attractions des soi-disant hermaphrodites, qui n’étaient en fait que des hommes habilement déguisés d’un côté.

Si le maquillage mérite à lui seul un Oscar, les décors et la chorégraphie – celle-ci  met en vedette une troupe de danseurs-danseuses qui décuplent l’idée de confusion des genres – contribuent également à rendre le clip mémorable.

Sur un air de rumba congolaise, une influence musicale que le chanteur intègre à merveille à son mélange unique de chanson et de rap, Tous les mêmes fait à la fois danser et réfléchir. Stromae, une fois de plus, nous prouve qu’il est vraiment un artiste hors normes.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=CAMWdvo71ls?rel=0&w=640&h=360]

Hedleyrosexuel
Si Stromae joue sur l’ambiguïté entre les sexes (voir texte ci-haut), le groupe canadien Hedley, lui, affiche encore une fois son hétérosexualité avec tant d’insistance qu’on pourrait même l’accuser de sexisme.

Prenant au pied de la lettre l’expression Crazy for You, le clip de la chanson du même titre (un petit numéro funky inspiré du Get Lucky de Daft Punk) nous montre d’abord les membres du band sanglés dans des camisoles de force et enfermés dans un hôpital psychiatrique sinistre dirigé par une sosie d’Ilsa, la Louve des SS.

Évidemment, les corridors de l’institut, apparemment construit exclusivement pour retenir les supermâles de Hedley, sont patrouillés par des infirmières ultra sexy (a-t-on déjà vu, en dehors de l’imaginaire masculin, une infirmière en minijupe et porte-jarretelles?).

D’un seul regard sensuel, le chanteur Jacob hypnotise une de ses geôlières et réussit à s’évader en compagnie de ses comparses; mais la vie hors des murs de la prison n’est guère plus facile qu’à l’intérieur. En effet, à peine évadés, nos quatre Casanova sont poursuivis par des hordes de femelles en chaleur, ce qui nous amène à croire que c’est pour le bien-être de la société qu’ils avaient été enfermés en premier lieu.

Banal? Facile? Sexiste? Tout cela et bien plus encore… Disons que les gars de Hedley ont voulu revoir à leur façon l’idée même de «libération sexuelle».

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=yjkJ9-pAXHY?rel=0&w=640&h=360]

Retrouvez Nicolas Tittley à l’émission Haut-parleurs, le mercredi à 20 h 30, à MusiquePlus, ainsi qu’à Cliptographie et à MusiMax illustré, à MusiMax.

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