True Detective: un modèle à suivre
Dimanche, dans l’ombre de La Voix au Québec, la formidable série True Detective a offert sa conclusion du côté de HBO et l’onde de choc commence à peine à s’estomper.
Un buzz difficilement quantifiable pour un déploiement en seulement huit épisodes. D’ailleurs, le service HBO GO n’a pas été en mesure de répondre à la demande pour la finale de dimanche. Une défaillance technique qui a provoqué énormément de grogne sur les réseaux sociaux.
Grogne qui se compare drôlement à la réaction d’un junkie en manque de sa dose.
True Detective a cet effet sur ses habitués. Une enquête lente, méthodique et maniérée, doublée d’une conclusion laissant le spectateur seul avec ses songes. De quoi se ronger les ongles en attente d’une dose supplémentaire.
Je vous en avais parlé déjà sur ce blogue au début de la saison et mon opinion n’a pas changé: True Detective était la série de l’hiver sur nos ondes, un poil devant la brillante Série Noire. Malheureusement, elle n’est plus.
Sans vendre la mèche, je dois avouer avoir été étonnamment satisfait par la finale. Trop souvent, les auteurs tombent dans le piège d’offrir tous les détails de l’histoire, comme un vilain qui déballe son sac alors qu’il croit le héros hors combat. Je n’aime pas cette paresse d’écriture que de systématiquement tout mener à une conclusion complète, expliquée et, surtout, explicable.
True Detective casse un peu le moule et tourne l’attention sur les deux protagonistes, du début à la fin.
L’enquête, l’ambiance, la Louisiane et tout le reste, c’est de la dentelle autour de deux des plus beaux personnages de la télévision récente. Les deux hommes, d’une nuance rare, marque au fer rouge notre parcours télévisuel.
Si Walter White (de Breaking Bad) est le roi de la montagne, les deux enquêteurs tout en gris de True Detective ne sont pas très loin derrière.
On ne sait pas quand, ni comment, la série reviendra. On ne sait même pas si elle reviendra. C’est la beauté du modèle. Avec une saison hermétique, on peut recalibrer la série au début de chaque nouvelle mouture, un peu comme le fait American Horror Story (plus ou moins habilement) sur les ondes de FX.
Alors nous en sommes là, vivant un petit deuil à la conclusion d’une grande série. Vous en pensez quoi?
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BONUS : un peu de musique pour l’ambiance, histoire de conserver l’essence de la série un peu plus longtemps.