Critiques CD: Someurland, Tire le coyote, The Decemberists…
Cette semaine, l’équipe de Métro a écouté les derniers albums de Someurland, Tire le coyote, The Decemberists, Girls in Hawaii, Kenslco et Sophie Pelletier.
Du caractère Someurland 2012 Note: |
Someurland, c’est le projet solo d’Elaine Martin, qui propose ici un premier long-jeu au titre coiffé d’une année, 2012, qu’on devine avoir été marquante pour elle. Plusieurs éléments sortent du lot sur cet album à la signature hyper indépendante: la voix atypique d’Elaine, son amour de la distorsion, ses textes d’une poésie sombre, la façon inventive dont elle marie son univers électro-pop ténébreux au violoncelle sensible d’Eugénie Lalonde, au piano grave de François-Pierre Lue. Mais ce qu’on aime surtout? Que ce disque ait tant de personnalité.
– Natalia Wysocka
Et du blues Tire le coyote Panorama Note: |
En plus de son folk-country habituel, Tire le coyote, sur son nouvel album, Panorama, donne dans le blues. Musicalement, l’ensemble est très réussi. Et que dire des textes! Tire le coyote est aussi captivant quand il chante l’amour – «Ton cœur est un si beau pays / donne-moi ma carte de résident» – que lorsque qu’il se laisse tenter par la chanson engagée – «On détient le record du plus long saut en profondeur / Et on décollera les pires angoisses en détrônant Harper.»
– Mathieu Horth-Gagné
Jouvence The Decemberists What a Terrible World, What a Beautiful World Note: |
Ils ont dû changer un peu, nous avoue Colin Meloy de sa voix distinctive, dès les premiers vers. Le country se fait en effet moins présent que dans l’album précédent, mais on n’est pas revenu non plus aux histoires racontées de Picaresque, sauf l’extrait Easy Come, Easy Go. La plume est émotive et très personnelle, mais sans nostalgie, et visite les grandes étapes de la vie: l’enfance (comme dans 12-17-12, au sujet de Sandy Hook), l’adolescence, les premiers amours… The Decemberists
– Josie Desmarais
Éclaircie Girls in Hawaii Everest Note: |
Girls in Hawaii, groupe belge au nom parfait, refait surface après la pause ayant suivi le décès tragique de son batteur, Denis Wielemans, en 2010. Avec cet Everest escarpé, les musiciens nous proposent une montagne de mélancolie, de chœurs rêveurs et de pop cristalline teintée d’accents post-rock. On les suit, hypnotisés, alors qu’ils nous entraînent dans des histoires de sommets et d’alpinistes perdus à jamais dans les sentiers glacés, répétant néanmoins, comme un mantra ou un pied de nez à la mort: «I’m not dead, I’m not dead, I’m not dead…»
– Natalia Wysocka
Magie noire Kensico White Sage Note: |
Pour cet album, Kensico – Gaëlle Bellaunay, Française expatriée à Montréal – s’est entourée de nombreux collaborateurs, dont Daran, et s’est imprégnée du désert des Mojaves. Le résultat laisse entendre des atmosphères sombres et mystiques, qui mettent en valeur sa voix grave et profonde (ou est-ce l’inverse? Ou simplement une synergie?). Des chansons intrigantes, donc, qui rockent et planent en anglais (sauf une). On est loin du «hop la vie», disons, avec des titres comme Absinthe & Morphine for Breakfast, Army of Skulls et A Scalp, A Bear.
– Andréanne Chevalier
Un bon début Sophie Pelletier Le désert, la tempête Note: |
Plusieurs téléspectateurs ont connu Sophie Pelletier à Star Académie il y a trois ans. La chanteuse propose maintenant un premier album, un opus qui mêle pop et country-folk, réalisé par André Papanicolaou. Pelletier signe elle-même plusieurs des textes – et elle fait preuve d’un certain talent – qu’elle interprète de sa voix juste, un brin rocailleuse. Les pièces entraînantes lui vont d’ailleurs beaucoup mieux que les ballades, qui tombent trop souvent dans le sirupeux et le «déjà-entendu». Mais dans l’ensemble, c’est un bon début.
– Jessica Émond-Ferrat