Classique Kouna
Entre deux répétions du spectacle Le voyage d’hiver, une adaptation en français de la célèbre œuvre classique piano-voix Winterreise, de Franz Schubert, Keith Kouna nous dévoile ses goûts musicaux.
«J’écoutais Winterreise depuis un bon bout de temps, mais sans le comprendre, car les poèmes sont en allemand. À un moment donné, en 2009, j’étais dans mon char, et c’est ce qui jouait. Nous étions en plein été et il y avait beaucoup de trafic. Afin d’évacuer mon stress, je me suis mis à hurler et à improviser des paroles sur la musique de Schubert. C’est alors que je me suis dit que ça serait cool de faire une adaptation en écrivant de nouveaux textes en français sur ces lignes mélodiques», explique l’artiste qui a lu des traductions avant de se mettre au travail. Seules règles: conserver le rythme des textes et les principaux thèmes, comme l’hiver, l’errance, l’ennui, etc. Puis, à la suggestion d’un de ses musiciens, l’ancien leader de la formation glam-métal Les Goules Keith Kouna a demandé à René Lussier, très connu dans le monde de la musique actuelle, de réaliser la version disque de ce projet inusité. Projet dont la version scénique comptera neuf musiciens, une danseuse et un décor de circonstance.
Quelles sont vos pièces classiques de prédilection?
Évidemment celles du Winterreise de Schubert, mais je ne les ai pas écoutées depuis quelque temps tant j’y suis plongé en ce moment. Il y a aussi le Requiem de Mozart et les Sonates pour piano de Beethoven.
On retrouve certaines influences punk dans votre répertoire personnel. Vos albums punk préférés?
J’aimais bien Les Wampas, Les Sheriff, Dead Kennedys, Ramones, mais l’album et le groupe qui m’ont le plus marqué sont sans contredit Souvent fauché, toujours marteau, de Bérurier Noir.
Vous avez traduit du verlan au québécois le vieux tube Laisse béton, de Renaud, qui est devenu Oublie ça. Est-ce lui qui vous a donné envie de faire de la musique?
Je dirais plutôt que c’est Jean Leloup m’a donné envie d’écrire en français. J’ai écouté des milliers de fois l’album L’amour est sans pitié. Le goût de faire de la musique? J’ai commencé la guitare en gratouillant Wish You Where Here, de Pink Floyd. Quant à l’adaptation de Laisse béton, c’était pour intégrer à mon répertoire quelque chose que les Français connaissaient pendant que je bourlinguais en Europe avec ma guitare.
«Pour moi, les plus belles plumes en chanson sont celles de Leonard Cohen, de Mano Solo et de Renaud.» – Keith Kouna
Renaud est-il votre artiste français préféré?
Oui, avec Mano Solo. Mon album préféré du premier est Les aventures de Gérard Lambert, et de Mano, son premier, La marmaille nue.
Votre album québécois préféré?
Richard Desjardins au Club Soda. C’est avec cet album que j’ai découvert Richard Desjardins. Ce fut une méchante claque sur la gueule. Un peu la même que lorsque j’avais découvert Renaud. Rapidement, j’ai acheté Les derniers humains, un album réalisé avec son groupe Abbittibbi, et son premier en solo, Tu m’aimes-tu?
Qu’est-ce qui vous fait tripper en ce moment?
Je viens de découvrir Electric Wizard, un vieux band de stoner metal anglais. J’adore.
Meilleur show à vie?
Pearl Jam à l’auditorium de Verdun en 1992 ou 1993. À midi, c’était plein dehors, et l’ambiance était peace et super cool.
Le voyage d’hiver
À la Cinquième Salle de la PdA
Vendredi samedi soir à 20h30