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Sight + Sound : Hyperlocal… et hyperouvert

Photo: Collaboration spéciale

Le Eastern Bloc présentait hier la programmation de son 7e festival international d’art numérique Sight + Sound, qui se tiendra sous le thème «Hyperlocal» du 20 au 24 mai. Hyperintéressant.

«Nous avons un mandat différent des autres festivals d’art numérique à Montréal, note Eliane Ellbogen, directrice artistique du Eastern Bloc et de son Festival annuel Sight + Sound. Nous souhaitons poser un regard critique sur les technologies, mettre de l’avant un propos plus engagé.»

L’idée séduit. Depuis ses débuts, le festival organisé par le centre d’art montréalais s’est bâti une base de passionnés, qui reviennent, édition après édition. «On revoit les mêmes visages! C’est rassurant. Ça veut dire qu’on fait quelque chose de bien, qui les attire, qu’on reste fidèle à notre mandat», sourit Eliane Ellbogen. Ça reste niché, certes, mais «on essaye d’élargir la portée de l’événement. C’est pointu comme programmation, mais ça peut plaire à un plus grand public aussi», assure-t-elle, ajoutant que depuis trois, quatre ans, oui, Sight + Sound s’élargit. L’an dernier, le festival a même pris de l’expansion géographiquement, sortant de l’enceinte du Eastern Bloc et de Parc Ex. Ça, par contre, les organisateurs ne répéteront pas, préférant rapatrier les activités dans leur chouette centre de la Rue Clark. «Il y aura des collaborations avec des artistes de la Côte Ouest, du Japon, des activités en téléconférence, des ateliers…»

Parmi les grands événements, Eliane Ellbogen mentionne la venue de Nicolas Maigret, qui présentera son Drone.2000. Une performance audiovisuelle pour laquelle l’artiste français «a hacké trois drones qui captent les sons environnants dans la salle, explique la directrice artistique. En live, il manipule ces drones, qui volent par-dessus les têtes, et fait un mix avec les sons. En surface, c’est très esthétique, unique et spécial, mais en fait, c’est surtout une critique des technologies du complexe militaro-industriel.»

C’est précisément ce type de propos, complexe, engagé, que souhaite mettre de l’avant Sight + Sound. «Intuitivement, ça fait plus de sens pour nous de présenter un art qui répond à des enjeux de société, confie l’organisatrice. C’est plus naturel. Plus intéressant. On peut vraiment creuser et analyser ce qui est fait sur plusieurs plans. Sur le plan esthétique. Sonore. Philosophique. Intellectuel. Après tout, nous sommes entourés d’outils, de plateformes et de médiums technologiques. C’est très facile de se laisser emporter dans tout ça, de ne pas prendre le temps, le recul pour se demander comment ça m’affecte? Comment ça nous affecte comme société?» Une partie de la réflexion et de  la réponse en mai.

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