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Turbo Kid: Sang, amour, BMX et turbo pouvoirs

Photo: collaboration spéciale


Un monde post-apocalyptique où les bons comme les méchants se déplacent en BMX. Un hommage aux années 1980, avec Walkman et View-Master. Du gore et du sang – 90 gallons pour être plus précis. Turbo Kid, c’est cet heureux mélange, mais c’est aussi un rare long métrage de genre québécois, qui sort en salle vendredi.

Turbo Kid, premier long métrage de Yoann-Karl Whissell, Anouk Whissell et François Simard (aussi connus sous le nom de leur collectif, Roadkill Superstar – RKSS), raconte l’histoire du Kid (Munro Chambers), un orphelin qui fait du troc contre de l’eau potable, une ressource devenue rarissime. Il rencontre Apple (Laurence Lebœuf), une fille aux cheveux roses plutôt toquée, sorte de concentré de naïveté et de pureté, qui s’incruste dans sa vie malgré lui. Mais Apple se fait kidnapper par le méchant Zeus (Michael Ironside), ce qui bouleverse la vie du Kid.

Malgré une histoire simple, Turbo Kid suscite l’émotion… et parfois le malaise, à la vue des corps coupés et des entrailles à l’air libre! Du bon divertissement, juste assez sanglant, dans lequel la sauce prend, à coups de clins d’œil nostalgiques, sans devenir écœurante.

«C’est du Bugs Bunny pour adultes. C’est drôle, c’est fait pour divertir. Tsé, quand une tête revole ou explose – ça va sonner morbide, mais ça ne l’est pas –, c’est plus pour que tu fasses “ha ha!” que “beurk!”» – Yoann-Karl Whissell, réalisateur

À la base, Turbo Kid est tiré d’un précédent court métrage de RKSS – qui évolue dans le milieu depuis une dizaine d’années –, T Is for Turbo. «Dans le court métrage, on voyait surtout une grosse bataille. On ne voulait pas que le long métrage se limite à cet aspect-là: on voulait que ça ait du cœur, de la consistance», raconte Yoann-Karl Whissell. Laurence Lebœuf salue par ailleurs le côté sans prétention du film. «Ce qui me séduit, c’est que ça se passe dans un autre univers – je suis fan de science- fiction –, mais avec des valeurs brutes: le courage, l’amour, la bonté. Je trouve ça beau», confie-t-elle.

François renchérit: «On avait déjà le concept: Mad Max en BMX. Mais si on voulait se différencier des autres films gore, il fallait travailler les personnages. On voulait vraiment une histoire d’amour super cute.»

Pour interpréter ces personnages, le trio avait songé à Laurence Lebœuf, «mais on pensait qu’elle était trop big pour nous», admet François. L’actrice, qui a accepté le rôle après avoir vu une image «photoshoppée» d’elle dans le costume du personnage, y est particulièrement émouvante et convaincante. Munro Chambers, connu pour son rôle dans la série télé Degrassi, a pour sa part ébloui l’équipe à son audition. Et puis, il y a le fameux Michael Ironside, qu’une rencontre fortuite a mis sur le chemin des trois cinéastes qui, dans leurs rêves les plus fous, le voyaient justement incarner leur méchant. «On ne pouvait pas rêver d’une meilleure distribution que ça», fait valoir Anouk.

Turbo Kid Yoann-Karl et Anouk Whissell - Francois Simard
François Simard avec Anouk et Yoann-Karl Whissell / Yves Provencher/Métro

Nostalgie et cinéphilie précoces
Le trio Roadkill Superstar évoque souvent le film australien de 1983 BMX Bandits (La gang des BMX) parmi les œuvres qui l’ont influencé pour la création de Turbo Kid. De fait, les références aux années 1980 dans le film sont nombreuses. C’est l’époque dans laquelle le trio a grandi, avec «les comics du samedi matin, les vieux jeux vidéo au Nintendo, précise Anouk. Et puis nos parents sont tous des cinéphiles, ils nous ont communiqué leur amour du cinéma, notamment en nous faisant voir des films qu’on n’aurait vraiment pas dû voir aussi jeunes!»

Des souvenirs d’enfance, Yoann-Karl et Anouk en partagent plusieurs, puisqu’ils sont frère et sœur. Yoann-Karl se souvient d’ailleurs de leurs virées au club vidéo Vidéogie, à Saint-Eustache, où on pouvait louer 7 films pour 7 jours, pour 7$. «On les regardait en trois jours, puis on recommençait. On passait des heures dans les sections Horreur ou Action, à choisir nos sept films. Je trouve ça terrible de penser que la nouvelle génération ne connaîtra pas ça. J’adore Netflix, mais ça n’offre pas l’expérience de prendre l’objet physique et de dire à ton ami: «Aie! As-tu vu le film que je viens de trouver? “Checke” ça, il a des ciseaux dans les yeux!» a. chevalier

Déjà couronné de succès
Turbo Kid est une coproduction Canada–Nouvelle-Zélande, qui a fait ses débuts au festival Sundance en janvier 2015. Il a depuis remporté le Prix du public de la section Midnighters à South by Southwest, le prix des meilleurs réalisateurs au Bucheon International Film Festival (BiFan) en Corée du Sud et, tout récemment, le prix du public pour le meilleur film canadien à Fantasia.

https://www.youtube.com/watch?v=HxyH-adavb8
Turbo Kid
En salle

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