Galaxie: offrande rock
Les FrancoFolies débutent jeudi prochain sous le ciel de Montréal. Parmi les groupes que l’on ne voudra manquer sous aucun prétexte, il y a Galaxie. Le leader de la bande, Olivier Langevin, nous donne un avant-goût de ce qui s’annonce comme un autre passage mémorable au festival.
Lors des dernières Francos, s’il y avait un party qu’il ne fallait vraiment pas manquer, c’était celui célébrant les 10 ans de l’étiquette C4. Les Dales Hawerchuk, Band de Garage et Gatineau se sont succédé lors de cette soirée explosive qui a culminé par un set dément signé Galaxie. Dans les vapeurs de l’alcool, de la fumée et du rock, Olivier Langevin et sa bande ont offert un show rythmé par les rondes et les appels au «Cognac!». Cette année, comme le veut presque la tradition, le groupe revient au festival, cette fois en formule extérieure, le 9 juin à 23 h.
«L’an passé, c’était vraiment le fun! Ç’a été une excellente soirée, commente Langevin. Mais on va essayer de changer quelques trucs en répétition pour ne pas refaire exactement le même show.» Lesquels? «Je ne sais pas encore. Des trucs!» Seule certitude, y’aura du cognac. «Ça fait partie de la préparation!» s’amuse le fort sympathique guitariste. Sinon, pour ce qui est des préparatifs, les membres de Galaxie semblent prendre ça plutôt relaxe, à l’instar du leader de la bande, vraiment pas stressé. «On est en break depuis un petit bout. Ça fait deux mois qu’on n’a pas joué. On a fait une grosse tournée l’année passée, donc on va être en forme. En plus, on a un show à Valleyfield en fin de semaine [samedi, au Festival Artefact].»
Depuis qu’ils ont dû amputer le 500 de leur nom et qu’ils ont sorti le plus dansant Tigre et diesel, les gars se sont un peu éloignés du gros rock sale qu’ils disaient fièrement jouer sur leur premier disque éponyme (2002). Mais dans leur cœur et en show, Galaxie reste un groupe magnifiquement crasseux, avec de grosses guitares, du son pesant, capable d’instaurer une ambiance à tout casser. «Y’a peut-être des gens qui nous ont lâchés quand ils ont entendu le dernier disque, mais bon… c’est comme ça», observe Olivier, pas plus énervé que ça.
D’ailleurs, si le son du groupe a un peu changé, le bassin de fidèles, lui, est resté similaire, et a peut-être même un peu grossi. «On a vendu plus de disques et il y avait plus de monde à nos spectacles, remarque Langevin. C’est sûr que, parce qu’on vieillit, la crowd vieillit avec nous. Sinon, la plus grosse modification à laquelle nous ayons assisté, c’est que les salles dans lesquelles on a joué étaient pleines pendant cette tournée-là. Ça fait plaisir!»
Lorsqu’on lui demande quel commentaire fait sur sa musique le dérange le plus, Olivier Langevin s’étonne. «Je ne sais pas du tout… Vite de même? J’aime les commentaires. Qu’ils soient bons ou mauvais.» Il lit d’ailleurs les critiques. «Toutes. Mais je ne suis pas du type à m’exciter avec les bonnes critiques et je ne suis pas du type à capoter avec les mauvaises non plus. Je fais beaucoup la part des choses, je ne viens ni fou avec le positif ni avec le négatif.»
On sait que, pour trouver le son de Tigre et diesel, les gars ont été inspirés par Bo Diddley, qui arrivait sur scène entouré de filles. Suivant cette idée, Langevin a invité la choriste Audrey-Michèle Simard à se joindre à lui, au claviériste Frank Lafontaine et au batteur Pierre Fortin. Cela fait, peut-on s’attendre à ce Langevin troque sa vieille Telecaster contre une guit en fourrure, à l’image du démesuré bluesman? «Man, je n’y avais pas pensé… Dis-moi pas des affaires de même! Des plans pour que j’aille m’acheter une guitare en poil! Malgré qu’à 35 o C, s’il fait chaud, avec l’humidité, la guitare en fourrure, ça va être un peu dégueu. Surtout si on renverse du cognac dessus!»
Le respecté guitariste, qui a notamment réalisé des disques de Mara Tremblay et de Vincent Vallières, souligne que ce qu’il aime le plus, dans l’expérience scénique, c’est l’improvisation. «Ce qui me branche le plus, c’est quand on réussit à faire monter l’intensité et à sentir la connexion entre les musiciens et le monde dans la salle.» Mais, si Galaxie nous semble toujours explosif en show, Langevin rectifie que «des fois, ça va trèèès bien, et d’autres, trèèès mal». C’est vrai? «Non!» répond-il en riant. «Bon, c’est clair que ce n’est pas tout le temps fantastique, mais si ça l’était, ça ne serait pas profitable!» Après tout, «il faut bien qu’il y ait des moins bons soirs pour qu’on apprécie les meilleurs», philosophe-t-il. Un exemple de spectacle particulièrement désastreux? «Il y a deux mois au Canadian Music Week, à Toronto. Je pognais des chocs électriques et le pied de micro ne vissait plus. À chaque fois que je partais à chanter, il partait à tourner. C’était ridicule et déprimant. Je n’aurais pas aimé ça, moi, voir ce show-là!»
Considéré comme un des meilleurs, si ce n’est le meilleur guitariste au Québec, Langevin refuse ce titre. «Je connais beaucoup de musiciens, donc je sais que ce n’est pas vrai! Des guitaristes, il y en a plein de meilleurs que moi!» C’est juste qu’eux sont moins connus? «Exact!»
Modeste, en plus de ça.
Méchant programme
«Des suggestions pour les Francos? Ben, moi, personnellement, j’aimerais vraiment ça voir Led Zep. Mais ils chantent en anglais. J’aimerais ça voir Lou Reed aussi. Mais il chante en anglais. Pis, j’aimerais vraiment ça voir Tom Waits. Mais il chante en anglais», s’amuse Olivier Langevin. OK, alors, du côté des francophones? «Je recommande fortement Gainsbourg. Mais il est mort.»
Sur une note plus réaliste, Langevin mentionne qu’il a hâte de voir Malajube, qui s’occupera du show de clôture, le 16 juin à 21 h. Il vante aussi ses potes des Dales Hawerchuk, qui se produiront le même soir, à 23 h. Sinon, voici quelques autres concerts extérieurs gratuits qui promettent :
- Pierre Lapointe et ses musiciens avec Daran, Dyonisos et Les Revenants, le 7 juin à 18 h
- Chinatown, le 8 juin, à 19 h
- Groovy Aardvark, le 9 juin, à 21 h
- Grenadine (photo), le 9 juin, à 18 h
Galaxie
Aux FrancoFolies
Le 9 juin à 23 h