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«Le chasseur: la guerre hivernale»: du déjà-vu

Étoiles ** et demie

«Le chasseur: la guerre hivernale» dans lequel brillent les grands noms du cinéma hollywoodien ne fait qu’amalgamer les acteurs de renoms, les idées dérivées du conte d’Andersen et les mièvres clichés.

Le mot dérivé est bien choisi pour ce produit issu d’une longue lignée de productions sans risques extraites de l’univers de Blanche-Neige et les Sept Nains (on en a quatre pour le film qui nous concerne, ou nous consterne, c’est selon).

Avec de nombreux longs-métrages inspirés des contes dans les dernières années, Joe Roth le producteur de «Maléfique» inspiré de la «Belle au bois dormant» récidive à nouveau et étire la franchise dans un marché presque saturé. À noter qu’il produit aussi «Alice de l’autre côté du miroir» qui sortira en mai.

Mais au-delà des questionnements de surexposition de l’univers de la princesse qui avait croqué dans la mauvaise pomme, la suite de «Blanche-Neige et le chasseur» révèle des scénaristes (Evan Spiliotopoulos et Craig Mazin) qui sont tombés dans les patates. Et les critiques en font d’ailleurs leurs choux gras.

Récit
C’est le bordel dans le royaume après que le nouveau-né de Freya (Emily Blunt) ait été tué par son propre fiancé et père de l’enfant grâce au sort maléfique lancé par sa sœur Ravenna (Charlize Theron).
L’infanticide fera naître les pouvoirs de glace et de neige chez Freya qui prendra le contrôle sur le royaume hivernal. L’amour n’a désormais plus sa place dans cet hostile berceau dirigé par un cœur de glace.

S’adonnant au passe-temps de tyran, Freya conquiert de plus en plus de territoires avec son armée de chasseurs formée d’enfants enlevés à leur foyer pour rejoindre les rangs vers des combats sanglants.
Parmi eux se trouvent Éric (Chris Hemsworth) et Sara (Jessica Chastain). L’interdiction d’aimer n’empêche pas le beau jeune homme et la vaillante combattante de fondre l’un pour l’autre, ce qui les mènera à l’exil.

Le destin les réunira sept ans plus tard dans des contrées magnifiées. Ensemble, ils devront retrouver le miroir de Blanche-Neige qui a été enlevé et qui pourrait mener à l’anéantissement de la liberté s’il tombe sous le joug de Freya.

Acteurs
Les acteurs sauvent la mise dans cette superproduction du déjà-vu. Emily Blunt arrive presque à être crédible dans la peau de la reine des glaces. Mais sa gestuelle, surtout lorsqu’elle lance la glace de ses mains, ne cesse de rappeler les images animées d’Elsa la Reine des Neiges.

Il est vrai que lorsqu’on joue sur le terrain de la magie, on peut se permettre d’aller jouer dans les codes des contes. Il est toutefois intéressant de découvrir des psychologies différentes ou à tout le moins rendues différemment.

Jessica Chastain incarne la guerrière, meilleure que les garçons, avec quelques subtilités. On ne peut malheureusement pas en dire autant de Chris Hemsworth contraint à jouer un faible guerrier amoureux dont la force est amoindrie par ses années d’exil.

Charlize Therron, aussi belle que maléfique, vient nous rappeler cette reine qui n’a pas aimé se faire miroiter la vérité sur la beauté de Blanche-Neige. La scène finale entre les deux sœurs propose un jeu d’acteurs oscillant entre la bonté et la méchanceté, entre la beauté et la laideur goudronnée.

Décors et costumes
«Le chasseur: la guerre hivernale» présente toutefois des paysages grandioses et de fastes costumes qui feront certainement rêver les plus jeunes. La facture visuelle est très belle et regorge de petits bijoux, notamment pour les costumes de Freya et Ravenna.

La présence de créatures féériques apporte un bel imaginaire disneysien. Les gobelins sont représentés différemment et l’animation de synthèse permet la création de certaines espèces qui ressortent du lot.

On aurait toutefois apprécié la réalisation d’un autre animal pour porter la reine des glaces, qui se déplace sur le dos d’un ours polaire un peu mutant, et qui rappelle étrangement l’esthétique d’«À la croisée des mondes: la Boussole d’or». Mais bon, ce sera pour une autre suite…

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