«Angry Birds»: de drôles de moineaux
Étoiles: *** et demie
La salle était pleine à craquer. Seulement quatre sièges étaient libres au début de la projection d’«Angry Birds: Le film» parmi les dizaines de petites têtes enjouées venues découvrir leurs oiseaux préférés prendre vie.
L’adaptation cinématographique de l’application mobile, qui vise à détruire des tableaux en lançant des oiseaux, n’est pas l’échec appréhendé.
Nul doute que, commercialement, le film allait fonctionner. Mais le scénariste Jon Vitti («L’ère de glace: La fonte» et «Alvin et les Chipmunks») réussit à bâtir une histoire et des personnages intéressants en lien avec le jeu qui rendent le film drôle et franchement divertissant pour les enfants.
Les faciès des volatiles sont bien construits, de sorte qu’on ressent les nuances dans les changements d’humeur surtout exacerbés en début de film. L’animation de Ruvio Mobile et de Sony Pictures Animation mérite sa mention.
Gestion de la colère
Red (Jason Sudeikis), l’oiseau rouge aux gros sourcils, a évidemment des problèmes à maîtriser sa colère. Il est condamné à suivre un cours de gestion de la colère à la suite d’une xième bourde.
Il y rencontrera Chuck (Jash Gad) l’oiseau jaune hyperactif, Bomb (Danny McBride) un gros oiseau noir qui explose lorsqu’il perd le contrôle de ses émotions, Matilda (Maya Rudolph) la professeure de détente qui finira par elle aussi perdre le contrôle et pondre des œufs explosifs et Terence (Sean Penn), un très très gros oiseau qui ne semble pas très futé.
Mais la quiétude de l’île aux oiseaux sera perturbée quelque peu par un bel après-midi alors que le bateau de Leonard (Bill Hader) le cochon vert débarque sur la rive en «ami». On devine rapidement qu’avec tous ces explosifs à bord, la visite n’est peut-être pas amicale finalement.
Drôles d’oiseaux
Évidemment, «Angry Birds: Le film» tourne autour du petit groupe d’oiseaux qui mettra en garde le village contre Leonard. Ensemble, ils découvriront le secret de sa venue et tenteront de sauver les meubles.
La construction du fil d’animation permet donc de découvrir ces quatre drôles d’oiseaux qui nous servent leurs mimiques et leurs gaffes en cadeau au grand bonheur des enfants qui riaient vraiment.
Mention spéciale à Chuck qui apporte une grande dose d’humour avec son hyperactivité qui donne lieu à des moments cocasses. La version québécoise est d’ailleurs assurée par Rachid Badouri.
Les jeunes ont raffolé des gags très physiques des personnages lançant des rires, des «ah!» et des «wouach». On aurait toutefois espéré que ceux-ci ne tournent pas uniquement sur les gags de pipi, de caca et de fesses.
Double auditoire
L’humour d’«Angry Birds» fonctionne avec les enfants, mais aussi avec les parents (en faisant abstraction des gags primaires bien entendu).
Les créateurs y ont d’ailleurs inséré plusieurs jeux de mots et des items à double sens dans le décor. Résultat, les adultes aussi y trouvent leur compte.
Ce stratagème n’est pas nouveau. Les Studios Pixar l’ont maintes fois utilisé dans des films comme «Shrek» ou «Il pleut des hamburgers». Reste que ça fonctionne bien. Aller voir le film avec petit chéri ne devient pas une corvée ennuyante et fait sourire tous les partis.
Avec des références au répertoire musical des années 70 et 80, l’univers d’«Angry Birds» intègre des titres comme «Hotel California» des Eagles, «Rock You Like A Hurricane» de Scorpions et «Wild Things».
Morale
Comme tous les films pour le jeune public, «Angry Birds» possède une morale. Si en début celle-ci tourne autour de la maîtrise de ses émotions, on ramène l’histoire autour de l’ostracisation de Red en raison de son comportement.
Une morale un peu simpliste qui aurait pu être plus développée. Sans grande surprise, l’oiseau retrouvera sa place dans la communauté et cessera de vivre le rejet.
Le vilain petit oiseau ne gagnera toutefois pas sa place en étant le plus beau comme l’avait fait jadis un canard!