«Les 3 p’tits cochons 2»: le sexe mène le monde
Étoiles: ***
Il y a le pénis de bois, celui qui a de la misère à se tenir debout et celui qui s’érige selon divers pans de sa sexualité. Les trois p’tits cochons sont de retour neuf ans plus tard et n’ont visiblement pas réussi à dompter la bête phallique.
La maison du frère aîné s’écroule en ouverture lorsque Rémi (Paul Doucet) revient d’un voyage d’affaires à Shanghai durant lequel il a goûté aux merveilles de l’Orient.
Avec en main des photos plutôt révélatrices de son mari au lit avec une belle inconnue, sa femme Dominique (Sophie Prégent) le fout à la porte.
Les choses ne vont pas vraiment mieux du côté de son frère Mathieu (Patrice Robitaille qui chausse dorénavant les souliers de Claude Legault). Tombé du toit de sa maison, le père de deux enfants se retrouve coincé dans une immense attelle médicale.
Même dans cette fâcheuse position, il trouve le moyen de tout foutre en l’air avec son aidante Ginette qui joue du pipo sous la douche. Sa charmante femme Geneviève (Isabel Richer) lui pardonnera-t-elle cet écart qu’elle a eu la chance d’entrevoir dans l’embrasure de la porte?
Et puis il y a le cadet, Christian (Guillaume Lemay-Thivierge). Le petit dernier incapable de se caser qui vit au gré du vent au rythme de ses conquêtes et de ses séparations. Il emménage avec ses abdos d’acier dans la cabane de jardin de sa belle-sœur Dominique qui ne le laissera pas de glace.
Femmes
La suite du film qui avait fait bien des remous en 2007 laisse plus de place à la gent féminine. Sophie Prégent et Isabel Richer héritent donc de rôles intéressants au cœur de l’intrigue.
Elles ont des couilles cette fois-ci. Elles mettent leurs culottes lorsque vient le temps de prendre des décisions quant à leur couple. Leurs personnages ne se posent plus en épouses cocues et apportent beaucoup à l’histoire. Gageons que la production ira certainement chercher davantage de spectatrices dans cet hommage au phallus.
En neuf ans, il s’en est passé des choses. Les trois frères ont d’ailleurs perdu leur mère Lucille (France Castel). La matriarche qui rassemblait le clan autour de son lit d’hôpital n’est toutefois pas effacée du texte et sa mémoire viendra souder les liens à nouveau.
Vaudeville
«Les 3 p’tits cochons 2» regorge à souhait de situations cocasses. Des amants dans le placard, des situations mal interprétées et des filatures maladroites remplissent le scénario du film réalisé cette fois-ci par Jean-François Pouliot («La grande séduction»).
Le cinéaste qui prend la place de Patrick Huard utilise les gros plans, qu’ils soient sur un décolleté plongeant ou sur un postérieur bien saillant, comme une loupe pour voir de plus près ce qui intéresse ses trois protagonistes.
Le jeu physique des acteurs exacerbe l’humour (qui ne s’étale toutefois pas sur plusieurs niveaux). Il faut dire que Patrice Robitaille a hérité d’un rôle particulièrement efficace à interpréter en comédie. Son attelle et ses limitations physiques sont prétextes à l’humour. Des fous rires assurés.
Mentionnons qu’il prend très bien sa place dans la nouvelle mouture et on oublie au passage son prédécesseur Claude Legault.
Guillaume-Lemay Thivierge excelle dans ce créneau avec un faciès élastique et une gestuelle d’Arlequin. Son jeu très théâtral est souligné à gros traits. Il s’acoquine parfaitement à la comédie estivale qui a pour but premier de divertir.
Box-office
Sorti le 1er juillet sur 85 écrans de cinéma, «Les 3 p’tits cochons 2» a fait une entrée fulgurante dans le box-office québécois.
Le long-métrage des Films Christal et Les Films Séville, Séville, des filiales d’Entertainment One, Christal Films Productions et Bloom Films, a réussi à récolter 535 203$ lors du premier week-end. Un bon départ marquant une moyenne de 6296$ par écran pour la suite produite avec un budget de 6 M$.
«Les 3 p’tits cochons 2» dépasse donc les aventures de 2007 du trio qui avaient amassé 530 900$ à leur premier week-end de projection.