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Jean Reno: Le visiteur

Photo: Film Servis Festival Karlovy Vary

Karlovy Vary

Notre journaliste Natalia Wysocka se trouve présentement au Festival international du film de Karlovy Vary, en République tchèque.

La larme à l’œil, et les flashes dans le visage, Jean Reno a reçu hier un Globe de cristal à Karlovy Vary, pour «sa contribution exceptionnelle au cinéma mondial». Sur l’écran géant derrière lui, les fruits de ladite contribution se sont succédé : des extraits du Jaguar, des Visiteurs, de Nikita… «Je deviens vieux, a-t-il lancé à la foule, ému. Je vois défiler tous ces films et je me dis, c’est trop. C’est trop.»

Accueilli par une longue ovation debout dans le grand Hall de l’hôtel Thermal, Jean Reno s’est finalement assis pour participer au talk-show tchèque Na plovárně (At the Pool) animé par Marek Eben. Ce dernier, visiblement très apprécié du public local, a commencé par dire à l’acteur français que 1 500 spectateurs s’étaient massés pour l’écouter revenir sur sa carrière. À cette mention, Reno a fait des grands yeux. «Oooooh, dat’s ah lotte!
s’est-il exclamé de son accent chantant. Can I go home now?»

«Absolument pas!» a répondu l’animateur, rappelant que l’entrevue était filmée pour la télévision. «Attendez… c’est POUR LA TÉLÉ? JE vais être à la télé? Moi? Donc, tous mes voisins vont enfin… me reconnaître?» Rigolade générale. Tentant de reprendre le contrôle de la situation, l’animateur l’a gentiment rappelé à l’ordre : «Bon, il faut que je commence!» «Vous êtes pressé? a rétorqué Reno. Vous avez un rendez-vous?»

Ce petit jeu s’est poursuivi tout au long de la discussion, l’acteur de 67 ans étant visiblement ravi de l’attention reçue et touché par l’hommage qui lui a été rendu. Ainsi, quand une interprète tchèque a pris le micro pour traduire son discours de remerciement, le comédien n’a cessé de commenter: «Oui.» «Exactement.» «Hmm, hmm.» «OK.» «Elle parle très bien le tchèque, n’est-ce pas?» Nul besoin de dire que les spectateurs étaient juste trop ravis.

«Quand j’avais 50 ans, j’étais idiot (je le suis encore un peu, mais bon…) J’ai voulu prendre ma retraite, vivre une vie paisible en campagne, aller chaque jour au village, bonjour, bonjour. Mais j’aime trop mon métier. C’est lui qui me garde vivant.» –Jean Reno

Au cours de la soirée, Reno est notamment revenu sur ses débuts au théâtre. Il a également approuvé la théorie voulant que, «paradoxalement, son léger accent français ait été un atout pour sa carrière aux États-Unis». «N’importe quel accent peut aider! Prenez Javier Bardem, par exemple. Aussi longtemps que vous ne prétendez pas être un acteur américain (et que les habitants du Middle West vous comprennent), vous serez accepté!»

Il a aussi souligné que son «acceptation américaine» à lui, avait commencé avec Le grand bleu, de Luc Besson, en 1988. «On a justement un clip du film!» a lancé l’animateur. «Vraiment? Vous avez ça ici? Où?» Ils avaient ça juste là, sur l’écran derrière, où l’acteur est apparu dans cette fameuse séquence où il sirote du champagne en apnée. «Ah! Cette scène! On l’a tournée dans la piscine de l’hôtel, en fait!» (Hilarité du public). Puis, en regardant partout autour de lui et en se penchant vers le micro dans un mode «confidences», il a chuchoté : «C’est impossible de boire des bulles sous l’eau, mais chuuuut, ne le dites pas à personne!»

On l’a également vu en justaucorps zéro sexy danser aux côtés de Steve Martin dans La panthère rose. À la mention de son nom, le visage de Reno s’est illuminé : «On a fait deux films ensemble et c’est encore mon ami! C’est un homme si intéressant! Il n’est pas seulement comédien, mais aussi auteur, collectionneur, formé en philosophie. Avec lui, on peut parler de tout. Des femmes, de la vie, de la nourriture.»

Au sujet de la nourriture, l’acteur a d’ailleurs affirmé en être passionné. Follement. Autant que par le jeu. «C’est important de bien manger. Pas beaucoup, hehehe. Mais bien. J’aime cuisiner, en parler, partager. Parce qu’il faut cuisiner pour les autres. Pas pour soi. C’est réellement un acte d’amour.»

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