Mirabelle: des «Flickering Lights» dans la nuit

Mirabelle. Photo : Marc-Étienne Mongrain
Mirabelle a fait paraître un nouveau mini-album, « Flickering Lights », composé de cinq chansons qui scintillent telles d’apaisantes lueurs dans la nuit. Photo: Marc-Étienne Mongrain

Mirabelle propose un mini-album à l’ambiance nocturne, Flickering Lights, sur lequel luisent cinq pièces indie-pop à l’esprit folk et grunge portées par sa voix aérienne.  

Depuis qu’elle a troqué son véritable nom, Laurence Hélie, contre le pseudonyme Mirabelle, jamais sa musique ne lui a autant ressemblé, affirme l’autrice-compositrice-interprète en entrevue avec Métro

Son premier album en tant que Mirabelle, Late Bloomer (2020), marquait un tournant, alors qu’elle laissait derrière elle le bagage country-folk qu’elle a immortalisé sur deux albums francophones, lui préférant une indie-pop conjuguant synthés texturés et influence grunge de son adolescence.  

« J’étais allergique au folk sur Late Bloomer. Je ne voulais plus qu’on me parle de Laurence Hélie. J’étais écœurée ben raide », affirme celle qui renoue maintenant avec sa guitare. 

Se réfugier dans l’écriture  

L’arrivée de la pandémie alors qu’elle lançait son nouveau projet a engendré chez elle une anxiété monstre, raconte Laurence. Chaque jour, elle se réfugiait dans la composition de ce qui deviendrait Flickering Lights — faite en bonne partie dans la chaleur de sa salle de bains, rigole-t-elle.  

C’est « par nécessité » qu’elle a repris la guitare acoustique, expose Laurence, qui s’ennuyait viscéralement du village de Beauce où elle a grandi et de la forêt jouxtant la maison de ses parents. Un sentiment clairement exprimé sur la belle Good Sad Story

Et jamais elle n’a eu autant de plaisir à écrire. « J’étais vraiment into it! C’était mon havre de paix. Je capotais à Montréal, j’étais claustrophobe dans mon appart, dans mon quartier », raconte la musicienne, qui compte parmi ses influences les autrices-compositrices-interprètes Taylor Swift — « je suis tombée par terre avec ses albums Folklore et Evermore » — et Phoebe Bridgers.

Mirabelle
Depuis qu’elle a troqué son véritable nom, Laurence Hélie, contre le pseudonyme Mirabelle, jamais sa musique ne lui a autant ressemblé, affirme l’autrice-compositrice-interprète originaire de la Bauce. Photo : Marc-Étienne Mongrain

Indéfectibles collaborateurs  

À la suite de ses « séances de salle de bains », « ça avait tout le sens du monde » aux yeux de Laurence de retrouver en studio les collaborateurs de son précédent opus, Warren Spicer (Plants And Animals) et Christophe Lamarche-Ledoux (Feu doux, Organ Mood), afin d’enregistrer son nouvel album.  

De ces séances « vraiment weird » en 2021, marquées par les contraintes sanitaires, ont surgi les chansons Acid Rain et Good Sad Story, sur lesquelles les guitares sont plus proéminentes, fait remarquer Laurence.  

Entrecoupé de pauses bien involontaires, l’enregistrement s’est ainsi échelonné de façon saccadée sur plusieurs mois. Ne parvenant pas à amener les autres chansons à bon port, Laurence les a laissé mijoter.  

Entre-temps, elle avait renoué avec Jean-Philippe Fréchette, mieux connu sous le nom d’artiste Navet Confit, ami d’enfance avec qui elle jouait ado dans un band et qu’elle n’avait pas vu depuis près de 20 ans « Et on est tous les deux à Montréal, ça n’a pas rapport », laisse-t-elle tomber. 

La chimie a opéré de nouveau. « Ça clique! Notre amitié d’ado est inchangée. C’était tellement le fun [de travailler avec lui]! s’exclame Laurence. C’était facile, ça coulait. » Le duo a finalement peaufiné les trois autres chansons, en plus de composer des chansons de Noël en cours de route. 

Si Laurence est très fière de ses collaborations avec les trois gars, elle l’est tout autant d’être restée aux rênes des albums de Mirabelle. « J’entendais une harpe sur Is It Karma? On en a mis une. Je suis fière de ne pas avoir eu peur de m’exprimer et d’être allée au bout de mes idées », affirme-t-elle.  

100 % elle-même 

Grâce à Mirabelle, la période où Laurence Hélie faisait appel à des auteurs pour co-écrire des chansons en français est révolue. « Je voulais qu’on me prenne au sérieux comme auteure-compositrice et qu’on cesse de donner tout le crédit aux gars avec qui je travaillais », se souvient-elle non sans une certaine amertume.  

Il aura fallu qu’elle traverse une « dépression musicale » avant de renaître sous la plume de Mirabelle (inspiré par le deuxième prénom que son amoureux et elle avaient choisi pour leur fille).  

« Ça m’a motivée à faire de la musique à 100% comme je le voulais. Je veux endosser le projet à 100%, pas à 80%. » 

Avec Mirabelle, Laurence s’est connectée non seulement à sa véritable voix chantée, « l’élasticité » de l’anglais lui permettant des envolées différentes par rapport au français, mais également à sa voix d’autrice, assumant aujourd’hui pleinement la maternité de ses paroles. 

Après que la création de Flickering Lights eut été si salutaire à Mirabelle, c’est à notre tour de profiter de cette écoute apaisante lors de nos déambulations tardives.   

« On est un peu fou de faire de la musique en 2023, conclut Mirabelle. J’en fais parce que j’en ai besoin, parce que ça me fait tellement du bien. C’est tellement gratifiant quand ça rejoint des gens. » 

Flickering Lights de Mirabelle est sorti sous l’étiquette Simone Records. 

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