José-Manuel St-Jacques: un nouveau designer sur la mappe mode
Même si son parcours n’a pas toujours été facile, José-Manuel St-Jacques a finalement été déclaré vainqueur au terme de la deuxième saison de La Collection, la semaine dernière. Les juges ont préféré ses créations à celles de Cluc et de Sonia, les deux autres finalistes. Entrevue avec le designer de la relève de l’heure.
«Au départ, je ne voulais même pas participer à La Collection, raconte José-Manuel au bout du fil. C’est mon chum qui m’a poussé à le faire.» D’ailleurs, son copain, Simon, a lui aussi été sélectionné pour participer à la téléréalité de designers de mode diffusée à TVA. «On voulait doubler nos chances de gagner. Entre nous, il n’y avait donc pas vraiment de compétition», explique le jeune créateur.
Cette stratégie s’est avérée payante, puisqu’en plus de voir ses vêtements vendus dans tous les magasins La Baie, José-Manuel remporte un grand prix de 100 000 $. Un prix qu’il entend bien sûr partager avec celui qui l’a soutenu tout au long de l’aventure. «Simon et moi, on aimerait beaucoup lancer notre propre ligne l’automne prochain. Mais on va d’abord attendre de voir les retombées de notre participation à l’émission», confie le designer.
Pour l’instant, donc, l’argent servira à payer les dettes d’études de Simon. Le reste va dormir à la banque «un petit moment». «Je suis plate, hein! Mais je sais que c’est la chance d’une vie, et je ne veux surtout pas rater mon coup», explique calmement le vainqueur. Malgré ses 24 ans, José-Manuel a su garder la tête froide.
Du Chili à Copenhague, en passant par Montréal
José-Manuel, qui a passé une partie de sa vie au Chili, a toujours aimé les vêtements et la mode. Sa passion l’a d’abord conduit au Cégep Marie-Victorin, où il a fait une spécialisation en fourrure. Le jeune créateur a d’ailleurs eu la chance de perfectionner la maîtrise de cette matière lors d’un stage à Copenhague, au Danemark. «J’adore la fourrure, dit-il. Pour moi, c’est le summum du luxe.»
Après un bref passage à l’Université Concordia, José, comme plusieurs l’appellent, a ensuite travaillé aux côtés du célèbre designer Denis Gagnon. «J’ai beaucoup appris avec lui. À Montréal, Denis Gagnon, c’est le top du top!» affirme le jeune homme. Féru de danse presque autant que de mode, il a également confectionné des costumes pour les Ballets Jazz de Montréal. «La danse, c’est l’art d’habiller l’espace avec son corps. Ce que j’aime aussi de la danse, c’est que ça se situe dans le moment présent. En mode, au contraire, on est toujours en train de se projeter dans les tendances futures, tout en se basant sur le passé.»
En dehors de ces différentes collaborations, José-Manuel possède aussi sa propre ligne. Avec son amie, l’artiste Jacinthe Loranger, il crée des pièces sur mesure. «C’est un peu plus psychédélique, mais j’aime ça!» s’exclame-t-il. Le jeune designer dit apprécier le côté excentrique et expérimental que revêt parfois la mode féminine. «La mode masculine est beaucoup plus conservatrice. Disons qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes qui seraient prêts à porter ce que je porte», rigole celui qui décrit son propre style comme étant «confortable, but always with a twist».
Pour voir les créations de José-Manuel : artclosetoyourheart.blogspot.com