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L’amour et la séduction (encore) confinés

Une personne consultant son téléphone. Les applications telles que Tinder sont sur mobile.
Pour s'adapter au confinement, certains ont changé leur approche sur Tinder et les autres applications de rencontre. Photo: Varin Rattanaburi/123RF

En avril, au début de la pandémie, Métro avait approché des célibataires sur l’application Tinder pour voir comment ils conjuguaient distanciation physique et rencontres amoureuses. À l’approche de la Saint-Valentin, nous prenons de leurs nouvelles pour voir comment des mois de confinement ont modifié leur rapport à la séduction.

«Je pense que les personnes sont portées à prendre un peu plus de temps. On réfléchit plus qu’avant, on se demande jusqu’à quel point on veut faire quelque chose», explique Chris.

Toujours sur l’application de rencontre, il admet l’utiliser moins qu’avant. «On a tous une responsabilité de faire attention aux règles [sanitaires]. Je suis toujours partant pour parler aux personnes, mais pour rencontrer en personne, je le suis de moins en moins».

Mélanie Trudel fait le même constat. Fondatrice de l’application de rencontre Go See You, elle remarque une hausse exponentielle du volume de messages échangés.

«J’ai l’impression que les célibataires prennent plus leur temps pour rencontrer. Ils rencontrent peut-être moins, mais mieux», estime-t-elle.

Elle remarque qu’après une période d’accalmie dans la foulée de chaque annonce gouvernementale, il y a une hausse massive des échanges sur son application dans les semaines suivantes.

«C’est un besoin essentiel chez l’humain, de connecter avec d’autres humains, d’aimer et de se sentir aimé. Beaucoup de personnes ont besoin d’échanger et vont utiliser les plateformes de rencontre pour développer de nouvelles relations d’amitié.» – Mélanie Trudel, fondatrice de l’application de rencontre Go See You

Des rencontres différentes

Le contexte actuel rend les rencontres en personne plus difficiles, mais ferait en sorte que les échanges sont davantage centrés sur le côté humain.

«Il y aura certainement des relations plus durables dues au fait qu’elles auront grandi plus tranquillement, mais je ne suis pas certaine que les comportements actuels vont perdurer une fois qu’on aura retrouvé une certaine forme de liberté» anticipe Mme Trudel.

C’est au printemps, pendant la première vague au Québec, que Dylan a commencé une nouvelle relation.

«C’est compliqué une vie de couple aujourd’hui, étant donné que généralement, les activités qu’on ferait normalement pour apprendre à se connaître sont fermées. La façon d’aborder le couple se fait d’une manière différente», croit-il.

Se détourner de Tinder

«Je me rappelle de dire que j’aimais ça parce que les gens prenaient plus de temps pour parler et qu’on était tous dans le même bateau. Ça a beaucoup changé. Plus on avance, plus les gens sont démotivés. Ça se reflète aussi dans cette sphère», remarque Marie.

Toujours présente sur Tinder, elle admet délaisser de plus en plus l’application, étant «tannée» des personnes qui y sont présentes. Marie explique qu’elle ressent un certain désespoir chez elles, alors que la solitude les affecte davantage.

Un constat que partage également Gabriela, qui a choisi de supprimer son profil de l’application de rencontre. «Je pense qu’au début du confinement, tout le monde était un peu solitaire, j’étais beaucoup sur l’app. Par la suite, le train de vie a repris, j’étais plus occupée, j’avais moins d’intérêt d’entretenir des relations qui n’allaient nulle part», explique-t-elle.

Pour Chris, s’éloigner quelque peu de l’application de rencontre a aussi permis de faire un travail d’introspection.

«J’ai un peu grandi, la pandémie m’a forcé à prendre plus de temps pour chercher le bonheur dans la vie quotidienne et à être heureux avec ce que j’ai, plutôt qu’avec ce que je désire, confie-t-il. J’ai une bonne vie, et j’en suis content.»

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