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Engouement pour les décorations de Noël à Ahuntsic

Décortaions de Noël au RONA Major et Major
Selon Élise Duquette, la section des décorations de Noël du magasin RONA Major et Major est prise d’assaut cette année. Photo: Amine Esseghir

Depuis la mi-novembre, les quincailleries ont du mal à faire face à une demande inattendue en décorations de Noël. Les stocks diminuent vite et les fournisseurs tardent à livrer.

Devant des étalages presque vides, Élise Duquette qui travaille au RONA Major et Major sur la rue Sauvé Est, à Ahuntsic, assure qu’elle a rarement vu un tel engouement pour les accessoires de Noël.

«Habituellement, cela commence au début de décembre. Cette année, on est un peu en avance», mentionne-t-elle. Elle assure tout de même que les stocks seront bientôt renfloués.

Elle ajoute que des clients qui n’ont pas l’habitude de décorer à Noël viennent chercher des guirlandes. «Ils nous le disent parce qu’ils veulent qu’on les conseille», explique-t-elle.

Pour elle, la raison de cet enthousiasme est à lier à la pandémie et aux restrictions sanitaires.

«Cette année, les gens ne voyagent pas. Je pense qu’ils vont investir sur les décorations. Nous avons besoin de lumières et de couleurs. On veut se mettre un petit baume avec tout ce qui se passe», observe-t-elle.

La moyenne des dépenses se situe va de 50 à 100$. La demande la plus forte concerne les éclairages. Étrangement, le bleu est particulièrement populaire cette année. Les guirlandes multicolores ainsi que les boules de Noël sont aussi très prisées. Les sapins aussi partent vite.

«On a un seul format cette année, ce sont les 7 à 8 pieds. Je ne sais pas si c’est à cause de la demande qui est très forte, mais avant on avait des formats plus petits moins dispendieux», dit-elle.

Pénurie ?

Cette quincaillerie de quartier s’est toujours spécialisée dans les lumières et les sapins naturels. «Nous avons manqué de stocks cette année pour les lumières à cause de la difficulté d’approvisionnement exceptionnelle», explique son collègue acheteur, Jérémie Mottard.

Le constat est identique à l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) qui représente un millier d’entreprises.

Pour Richard Darveau, président et directeur de cet organisme, c’est la deuxième fois que ce secteur est pris par surprise après que les quincailleries et les centres de rénovation aient été pris d’assaut au printemps.

Ce sont les difficultés d’approvisionnement qui font que les tablettes sont vides. C’est lié à la nature du secteur et à l’éloignement des fournisseurs, qui sont situés pour la plupart en Asie.

«Nous avons deux gros moments d’approvisionnement dans l’année, c’est en mars et en septembre. Pour les décorations de Noël, c’est au printemps. Il est difficile de corriger le tir en octobre ou en novembre. Quand on essaie de commander à nouveau, le cycle est très long», mentionne-t-il.

Pour lui, la meilleure manière de répondre rapidement à des demandes de ce genre serait d’encourager la production locale de ces articles.

«À notre congrès, le 3 novembre, on s’est penché sur notre chaine d’approvisionnement. Cela n’a plus de bon sens que ça prenne autant de temps pour réagir à des événements. Tout le monde va manquer de stock, le consommateur, le magasin et le producteur», observe-t-il.

Avec une production locale, les prix pourraient être plus élevés et les marges seraient plus petites pour les commerçants, mais au moins la marchandise serait disponible.

Avec la collaboration de Carl Sincennes.

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