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Le Club de minéralogie de Montréal peine à se relever après la pandémie

Albert Cornu, ancien président; Michel Bégin, président; et Jean-Pierre Jutras, responsable de la section paléonthologie.
Albert Cornu, ancien président; Michel Bégin, président; et Jean-Pierre Jutras, responsable de la section paléonthologie. Photo: Clément Bolano/Métro

Accueilli par des armoires remplies de pierres semi-précieuses et de fossiles, on sent que l’on pénètre dans un antre de passionnés en franchissant la porte du Club de minéralogie de Montréal.

Cela fait à peine deux ans que le club occupe les locaux du 99, rue Chabanel Ouest, dans Ahuntsic-Cartierville. Un déménagement «subit» pour les membres très investis de cet organisme sans but lucratif.

Après 16 années passées dans l’immense sous-sol du centre Tétreaultville, le club se trouvait dans l’ancien presbytère de Sainte-Bibiane, à Rosemont, depuis 2016.

«Tous nos moyens partaient dans le loyer. Avec le déménagement, il nous a fallu vendre une vingtaine de vitrines», soupire Albert Cornu.

L’ancien professeur de paléobiologie à l’UQAM se décrit comme «l’ancêtre du club». Il amène Métro devant ce qu’il reste de la collection de roches de l’association.

«On en a prêté quelques-unes au Parc Safari, à Hemmingford. Pour les autres, on a dû faire une sélection. Avant la pandémie, on voulait mettre ça en entrepôt, mais cela coûtait trop cher», regrette-t-il.

Pourtant, il n’y a pas que les diamants et les rubis qui sont précieux. Le Club de minéralogie de Montréal compte encore quelques fossiles trouvés sur l’île de Montréal.

Le club peut vous faire découvrir les secrets que renferment les sols de Montréal. Photo: Clément Bolano, MétroMédia

«La majorité des gens ne savent même pas qu’il y a des fossiles ici. […] Il y a toujours plein de gens curieux. On veut leur montrer plein de merveilles que l’on a ici», confie l’ancien président du club.

«C’est une histoire d’horreur»

Derrière la vente d’une belle partie de la collection de pierres du club se cache une «histoire d’horreur», raconte Albert Cornu.

Au fil des quinze dernières années, le Club de minéralogie de Montréal a vu ses membres diminuer comme peau de chagrin.

«On était 100 par jour, au milieu des années 2000. Une centaine de membres passaient dans la journée. On avait une salle d’exposition, on recevait des écoles. On les amenait dans des carrières comme Miron ou Francon», se rappelle le paléobiologiste.

C’est un loisir scientifique et ce qu’on a là, c’est patrimonial.

Albert Cornu

Mais l’organisme n’a pu rien faire contre «le phénomène internet». Maintenant que le matériel de taillage ou de facettage de pierres peut être acheté sur internet, le nombre de visiteurs au Club de minéralogie a fortement diminué.

«Les gens venaient pour savoir comment utiliser les appareils et ne revenaient plus», explique Albert Cornu.

«Quand on était à Tétreaultville, les gens venaient aussi juste jaser et voir nos collections. On avait également des ateliers divers et séparés», décrit, nostalgique, l’universitaire retraité.

Après le déménagement du club à Rosemont, le loyer astronomique, l’absence de subvention et la forte diminution de la fréquentation du club l’ont poussé à s’excentrer et à élire domicile à Ahuntsic.

«Il fallait sauver le peu d’argent que l’on avait», affirme Albert Cornu, qui précise qu’il était important pour le club de préserver son activité et le peu qu’il reste de son immense collection.

Un salon pour sauver les pierres

Outre les cours, consultations, excursions et conférences qui généraient des revenus, le Club de minéralogie reposait assez largement sur le Salon des pierres et minéraux de Montréal, qu’il organisait depuis 1986.

Les machines du club permettent à ses membres de polir, facetter leurs pierres et faire la plupart des travaux sur minéraux. Photo: Clément Bolano, MétroMédia

L’événement se déroulait depuis près de 20 ans au centre Pierre-Charbonneau. «Ça nous permettait de payer les machines, les loyers, les professeurs qui venaient donner des conférences», énumère le membre honorifique du conseil d’administration.

C’est aussi ce qui a permis d’attirer au club de nombreux spécialistes. On y retrouve un microbiologiste, un paléontologue, un gemmologue; de nombreuses disciplines liées au vaste monde de la minéralogie.

Puis, la pandémie s’est invitée et a perturbé l’organisation du salon. Ceux de 2020 et 2021 ont été annulés, alors qu’il restait deux années d’entente avec le centre Pierre-Charbonneau. Aucun report n’était prévu, ce qui a forcé le Club à chercher un autre endroit pour tenir l’événement.

«Il y a une urgence à faire le salon. On a vécu la double peine avec la COVID et l’absence de cet événement», relate Albert Cornu. Me Salon des pierres et minéraux aura lieu à l’aréna Chénier d’Anjou les 3, 4 et 5 juin. Une nécessité pour aider le Club de minéralogie à survivre et à conserver les précieux trésors que renferme encore sa collection.

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