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Coronavirus: neuf décès sur dix associés aux résidences pour aînés dans MHM

Une ambulance
Photo: Archives Métro

Près de 90% des morts liés à la COVID-19 dans l’Arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM) «sont attribuables aux CHSLD, aux résidences privées et aux ressources intermédiaires».

C’est ce qu’ont appris les élus locaux du secteur dans une rencontre organisée mardi après-midi avec la Direction régionale de la santé publique (DRSP).

Au total, selon les dernières statistiques disponibles, 199 personnes sont mortes de la COVID-19 dans MHM, dont 171 dans ces milieux de vie. Ces statistiques sont rendues publiques alors que le taux de mortalité associé au coronavirus monte en flèche dans le secteur.

Une situation qui «inquiète», mais qui démontre également que le quartier est une «expression locale de la crise des CHSLD», a affirmé à Métro Média, le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc.

«Ça fait qu’on est dans des tranches d’âges très concentrées au-dessus de 80 ans», remarque-t-il.

M. Leduc avait exigé, en compagnie de plusieurs autres élus locaux, que la Santé publique fournisse des données «plus détaillées» sur le secteur. Le nombre de morts liés au coronavirus n’a cessé d’augmenter dans MHM depuis la semaine dernière.

Augmentation des cas hors-CHSLD

Le portrait détaillé publié par la Santé publique régionale mercredi laisse tout de même entrevoir une transition dans la provenance des cas à l’arrondissement.

Depuis le mois d’avril, les cas positifs répertoriés en centres de soin longue durée dépassent quotidiennement les cas contractés dans la communauté. Depuis le 7 mai, la tendance s’est inversée, au point où presque tous les cas comptabilisés le 11 mai provenaient de «milieux ouverts».

Dans l’objectif de «réduire la transmission communautaire», les autorités sanitaires ont l’objectif d’augmenter le nombre de tests à Montréal à 3000 par jour. Les opérations de dépistage se sont déjà enclenchées par l’ajout d’autobus de la STM à la flotte de tests mobile.

«On veut aller identifier les gens infectés dans les 24h, identifier les contacts et les isoler. On veut couper cette chaîne de transmission-là», a expliqué la directrice régionale de la santé publique, Mylène Drouin, lors d’un point de presse tenu le 12 mai.

«Drapeaux rouges»

L’augmentation fulgurante des décès dans le secteur préoccupe les élus locaux.

«On lève le drapeau rouge de façon générale dans l’Est de Montréal», constate la députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada.

Des propos qui font échos à ceux de Mylène Drouin.

«C’est sûr qu’il y a vraiment beaucoup de sous-foyers dans l’Est de l’Île. C’est là qu’on va intensifier [notre travail]», observe-t-elle.

«Clairement, il y a plusieurs facteurs qui expliquent les augmentations dans Hochelaga-Maisonneuve. Il y a une densité urbaine et certains facteurs sociaux qui font en sorte que la distanciation s’applique moins bien.» – Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique

Pas de soutien de la province?

Confronté à la hausse du taux de mortalité, la Ville de Montréal et l’Arrondissement de MHM ont confirmé mardi avoir débloqué des sommes pour distribuer dès cette semaine 15 000 masques aux citoyens du secteur.

Mais le maire d’Arrondissement «s’impatiente». Pierre Lessard-Blais s’étonne du manque de soutien financier dans la mise en place de ces stratégies de lutte à la pandémie.

«Il y a une limite à ce qu’on peut faire à la place de la santé publique, affirme le maire de MHM. Je trouve ça particulier que l’arrondissement doive acheter les masques. Donc, oui, il y a une certaine impatience.»

«Ce n’est pas vrai qu’on va rester les deux bras croisés. On fait tout ce qu’on peut faire au-delà de nos compétences municipales.» – Pierre Lessard-Blais

Alexandre Leduc se montre également «surpris» du manque de financement offert par le gouvernement du Québec à la municipalité.

«J’ose espérer qu’on peut arriver à quelque chose d’intéressant en matière d’aide à la Ville», indique-t-il.

«Vigilance»

Les élus du secteur exhortent leurs commettants de faire preuve de vigilance dans les semaines à venir.

«Il y a certains messages qui ont peut-être pu encourager un certain relâchement dans la population. Montréal, on est encore en état d’urgence», constate M. Lessard-Blais.

Si elle convient qu’il «ne faut pas créer une panique», Soraya Martinez Ferrada souhaite véhiculer les consignes sanitaires vers les habitants de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

«On a une population pas nécessairement rivée sur la télévision, la radio ou les médias sociaux», ajoute la députée libérale.

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