Sauver la planète, un mégot à la fois
Des jeunes adultes du Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Verdun sont allés à la rencontre des citoyens, le 20 juillet dernier, afin de faire de la sensibilisation quant à la pollution causée par les mégots de cigarette.
Cette initiative s’inscrit dans le projet «Verdun Vert», chapeauté par le CJE.
«C’est un projet de volontariat qui veut donner l’opportunité aux jeunes adultes de Verdun de participer à une diversité de projets en environnement et en agriculture urbaine», explique le directeur général du CJE, Jocelyn Fraser.
«Ce sont des jeunes motivés qui ont l’environnement à cœur», précise-t-il.
Les membres de l’escouade «Verdun Vert» réalisent plusieurs initiatives écoresponsables en collaboration avec la Maison de l’environnement et Demain Verdun, notamment.
Le fardeau environnemental du tabagisme
Le 31 mai dernier, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dévoilait sa thématique annuelle, intitulée «Le tabac: une menace pour l’environnement».
L’annonce a été saluée par le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS).
«Le tabagisme, c’est mauvais pour les humains et c’est mauvais pour la planète. À elles seules, ces raisons sont suffisantes pour tenter d’éliminer les produits tabagiques de notre environnement. On s’inquiète pour notre futur et celui de la planète, mais on tolère des industries qui s’enrichissent aux dépens de notre santé et de l’environnement. C’est une situation aberrante et sans logique», déplore la directrice générale du CQTS, Annie Papageorgiou.
En effet, selon les données du CQTS, 12 milliards de mégots seraient jetés annuellement dans les rues au Canada.
Toujours selon le CQTS, un seul mégot peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau en raison des nombreux produits chimiques que les cigarettes contiennent.
Et le fardeau environnemental des vapoteuses n’est pas plus léger.
«Lorsqu’elles se retrouvent dans les cours d’eau, les piles contenues dans les cigarettes électroniques utilisées pour le vapotage se dégradent, rouillent et se brisent. Elles relâchent ensuite des polluants appelés “métaux lourds”, comme le lithium, le plomb, le mercure et parfois même du cadmium. Il suffit qu’un poisson absorbe l’une de ces substances polluantes avant d’être pêché pour qu’elles se retrouvent dans la chaîne alimentaire», explique le chimiste et professeur de chimie à l’Université Laval Normand Voyer.
Une enquête publiée par NBC News en août 2018 dévoilait que les mégots sont la première cause de la pollution des océans à travers la planète, devant les pailles ou les sacs en plastique.
État du tabagisme au Québec en 2020
En 2020 au Québec, 12% des personnes de 15 ans et plus fumaient la cigarette et 4% vapotaient.
La grande majorité des vapoteurs ont moins de 25 ans, alors que les fumeurs de cigarettes sont proportionnellement plus nombreux chez les 25 à 64 ans.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, 20% des fumeurs et 18% des vapoteurs ont augmenté leur consommation.
Source: Institut de la statistique du Québec
Les efforts se multiplient à Verdun
Bien que le projet de sensibilisation du CJE ne se tient qu’une fois par an, de plus en plus d’initiatives citoyennes voient le jour à Verdun afin d’enrayer la pollution urbaine.
Des séances de nettoyage des berges ont fréquemment lieu dans le secteur et la Maison de l’environnement vend des cendriers de poche à faible coût.
On peut retrouver plusieurs messages avec l’inscription «Mégoïsme» directement sur la chaussée de certaines rues. Les mégots de cigarette sont également une des principales causes d’incendie en zone urbaine, rappelle le Service de sécurité incendie de Montréal.