Avoir le cœur sur la main et l’espoir dans les yeux

Ben-Nei Nie
Ben-Nei Nie est préposé aux bénéficiaires au CHSLD Réal-Morel, à Verdun. Photo: Clément Gaboury / Métro

Alors que la pandémie de COVID-19 battait son plein en 2020, le gouvernement du Québec a mis en place une formation accélérée pour inciter les citoyens à venir travailler comme préposé aux bénéficiaires.

Ben-Nei Nie est l’un de ceux qui ont répondu à l’appel.

Originaire de la Belgique, Ben a travaillé durant six ans en administration dans un cabinet d’avocats, avant de venir s’installer au Québec. Depuis maintenant deux ans, il travaille comme préposé au CHSLD Réal-Morel, à Verdun.

«Quand j’ai entendu parler de cette formation, j’avais envie moi aussi de venir prêter main-forte. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais ce côté humain m’a plu directement», mentionne-t-il d’emblée.

Ben agit à titre de préposé aux bénéficiaires-chefs d’équipe, un nouveau poste qui a été créé afin de faciliter le lien entre les usagers et les différents employés de l’établissement.

«On forme les autres préposés, on a un peu un rôle de vigie en ce qui a trait aux bonnes pratiques», précise M. Nie.

Côtoyer la mort, préserver l’espoir

Le travail des préposés est rarement simple. Trop souvent, ces travailleurs essentiels voient les usagers décéder, devant leurs yeux. Une situation qui se répète, mais qui ne devient jamais banale.

«C’est toujours difficile, on s’attache à ces gens-là. Tous les usagers ici, c’est comme un peu mes grands-parents, ils font partie de ma famille, donc chaque décès me touche personnellement», indique Ben-Nei Nie.

Les employés s’efforcent de faire en sorte que Réal-Morel ne soit pas simplement un milieu de soins, mais avant tout, un milieu de vie.

«On est une deuxième famille pour eux et on essaye qu’ils passent les meilleurs moments possibles», poursuit Ben.

La pandémie a mis en exergue beaucoup de choses. Quand les familles ne pouvaient pas venir visiter, c’était très difficile. Nous étions les seuls qui accompagnaient les usagers dans leur quotidien.

Ben-Nei Nie, préposé aux bénéficiaires au CHSLD Réal-Morel, à Verdun.
Photo: Clément Gaboury

Mourir dans la dignité

Quand un patient est considéré comme une personne en fin de vie, de nombreuses initiatives sont mises en place pour permettre à l’usager de se sentir bien, jusqu’à son dernier souffle.

Empathie, bienveillance et générosité sont alors les mots d’ordre.

Un chariot est amené au chevet du patient afin de lui offrir musique, huiles essentielles et autres petites attentions personnalisées. Chaque usager est également jumelé à un préposé accompagnateur.

«C’est une personne de référence qui connaît mieux la personne, ses goûts, ses habitudes, son passé, sa famille et sa langue de préférence, justement pour avoir une formule plus personnalisée pour chaque résident. C’est ça qui est gratifiant, de pouvoir être là et se dire qu’on a fait de notre mieux pour qu’ils soient bien», explique Ben, qui est chef d’équipe de soir à Réal-Morel.

Une fois le dernier souffle venu, le patient est alors pris en charge par les préposés, avant l’arrivée des infirmières.

«On va les habiller de manière jolie et les nettoyer. On leur met une couverture avec une colombe sur le linceul et on les accompagne jusqu’à la toute fin. Ensuite nous posons une image de colombe sur la porte pour [leur] rendre un dernier hommage», conclut Ben-Nei Nie.

Travailler ici, ça donne un sens à ma vie, je me sens utile et j’essaye de faire le maximum au quotidien.

Ben-Nei Nie, préposé aux bénéficiaires au CHSLD Réal-Morel, à Verdun.

Chaque préposé aux bénéficiaires a sa propre histoire, mais celle de Ben en est une de douceur et d’espoir.

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