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Une employée hors pair

Photo: Photo : TC Media - Pascaline David

Employée à l’hôpital vétérinaire de LaSalle depuis près de 25 ans, Michelle Goupil a tout appris sur le tas, en commençant par le toilettage. Sa détermination et sa passion l’ont amenée à devenir une technicienne en santé animale autonome et indispensable pour ses collègues.

Michelle Goupil, dit «Mimi», réalise des prises de sang, des radiographies, la pose de cathéters ou encore de la préparation des animaux avant la chirurgie. «Tu ne peux pas être plus autonome, je n’ai jamais vu un employé être autant fonctionnel, seul», souligne le docteur Raymond Plasse, l’un des vétérinaires de l’hôpital laSallois qui l’a prise sous son aile alors qu’elle était âgée d’à peine 16 ans.

M. Plasse et Mme Goupil travaillent ensemble depuis tellement longtemps qu’ils n’ont presque pas besoin de se parler pour être efficaces. S’il a une chirurgie orthopédique à réaliser et que Michelle est en vacances, le vétérinaire préfère même attendre son retour, à moins d’une urgence. «Avec elle, le temps de chirurgie est plus court, on a développé des automatismes», ajoute-t-il.

Lors d’une analyse de radiographie, le docteur n’hésite pas non plus à demander son avis à «Mimi». «J’accorde beaucoup de valeur à son opinion», indique-t-il.

La technicienne semble avoir un véritable don avec les animaux, selon la directrice de l’hôpital, Isabelle Arbour. «S’il y a une urgence, on l’appelle tout de suite, car elle sait rester calme et gérer ce genre de situation sans stresser, c’est rare», révèle-t-elle.

Vocation
Michelle Goupil a toujours voulu travailler avec les animaux, depuis son plus jeune âge. «J’étais bonne à l’école, mais je n’étais pas capable de rester assise. Il fallait que je bouge», raconte-t-elle.

Elle a ainsi décidé de quitter le secondaire 5 pour suivre un cours de toilettage. «J’ai travaillé quelque temps avec une dame dont j’ai ensuite racheté l’entreprise de toilettage, explique-t-elle. Ça marchait très bien, mais j’ai vite su que je voulais faire plus.»

Michelle a alors débuté comme toiletteuse auprès du Dr Plasse. «Avant, les vétérinaires faisaient tout et on ne pouvait pas déléguer. Dès que j’ai pu le faire au regard de la loi, j’ai pensé à Michelle pour m’assister, raconte le docteur. J’ai tout de suite vu qu’elle avait des dispositions, elle n’avait aucune peur des animaux.»

Mme Goupil a bénéficié de la «clause Grand-Père» pour être agréée à exercer son métier de technicienne en santé animale. «Aujourd’hui, ce ne serait plus possible, car nous sommes obligés d’embaucher quelqu’un qui sort de l’école avec un diplôme», précise Mme Arbour.Souvenir
M. Plasse se souvient d’une anecdote qui a marqué sa vie. «Il y a 13 ans, quelqu’un a déposé un chien dans une boîte devant l’hôpital, il avait l’air mort», raconte-t-il. Lorsque Michelle Goupil est arrivée sur place, elle a commencé une procédure de réanimation cardiaque.

«Je lui donnais les instructions par téléphone en attendant d’arriver à l’hôpital, j’étais en route. On a fini par réanimer le chien, c’était un doberman qui avait un virus, mais il était vivant», s’exclame-t-il.

Après trois jours dans le coma, l’animal a finalement ouvert les yeux. «Il n’avait pas de maître alors je l’ai ramené chez moi. C’est devenu mon chien, et ça, c’est grâce à Mimi qui l’a maintenu en vie», ajoute le docteur.

Mme Goupil, qui aime particulièrement gérer les cas urgents, ne considère pas ces situations qui pourraient être stressantes comme du travail. Certains moments demeurent toutefois difficiles.
«Lorsqu’on perd un animal que l’on soigne depuis longtemps, ça prend quelque temps pour s’en remettre. On ne s’habitue jamais à ça», dévoile-t-elle.

À 40 ans et déjà beaucoup d’ancienneté à son actif, Mme Goupil considère ses collègues comme sa seconde famille et continuera à y exercer son métier aussi longtemps qu’elle le pourra.

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