Violence conjugale: de l’aide existe à Montréal-Nord
Après une année marquée par 18 féminicides au Québec, l’organisme Halte-Femmes Montréal-Nord tient à rappeler aux femmes victimes de violence conjugale et à leur entourage que de l’aide existe en cas de besoin.
Pour la directrice générale, Sophie Lemay, le confinement, le couvre-feu et la distanciation sociale étaient la «recette gagnante» pour que la violence conjugale s’intensifie à Montréal-Nord, un quartier particulièrement touché par ce fléau, selon un rapport commandé par l’arrondissement en 2019.
Comme appréhendé, les appels à l’aide se sont multipliés au début de l’été, avec le déconfinement.
«On a eu plus d’appels, pour des cas plus complexes et problématiques. Ça se maintient cet automne. On a vraiment beaucoup de demandes», constate Mme Lemay.
Elle est déterminée à n’échapper personne en prévision du temps des Fêtes, une période propice aux débordements.
«L’alcool peut être un facteur aggravant. Ça peut favoriser l’impulsivité des conjoints et faire en sorte que la violence psychologique ou verbale s’accompagne de violence physique. Ça amène aussi les femmes à déresponsabiliser leur conjoint en disant qu’il avait consommé», explique-t-elle.
De l’aide existe
Mme Lemay rappelle que de l’aide existe pour les victimes de violence conjugale et leur entourage.
Dans le cadre d’une campagne lancée ce printemps, le programme Commerçants secours a été réinstauré en collaboration avec le poste de quartier 39.
Des agentes sociocommunautaires et des intervenantes sont allées visiter des commerçants du quartier pour qu’ils soient outillés pour accueillir les femmes en détresse. Les commerces participants afficheront un autocollant bien visible pour signaler aux femmes qu’elles peuvent se réfugier dans leur établissement en toute sécurité.
«On veut que les femmes aient des endroits pour demander de l’aide, qu’il y ait des gens formés et en mesure de les accueillir», souligne Mme Lemay.
Elle ajoute que des publicités ont été relayées sur les réseaux sociaux pour informer les femmes, leurs enfants et leurs proches sur la problématique de la violence conjugale.
Des brochures rédigées en cinq langues sont aussi disponibles à plusieurs endroits du quartier.
La violence conjugale en chiffres
- Au Québec il y a en moyenne 12 féminicides par année et une tentative de meurtre aux 10 jours
- Une femme victime de violence conjugale tentera de quitter son foyer 7 fois en moyenne, avant de partir pour de bon
- À Montréal-Nord, on compte plus de 7 femmes victimes de violence conjugale pour 1 000 femmes, soit presque deux fois plus qu’ailleurs à Montréal
Victime de violence?
Il est possible d’appeler SOS Violence conjugale 24 heures sur 24, sept jours sur sept au 1 800 363-9010