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Des chiens prêtent «patte-forte» aux sans-abris

Photo: François Lemieux/TC Media

sans-abris-9Au moins une fois par semaine depuis plus de deux ans, les chiens de thérapie Cooper et Willy du programme «Pattes humanitaires»,basé dans l’Ouest-de-l’Île, rendent visite aux sans-abris de la Mission Saint-Michael du centre-ville.

Sur place, ils sont accueillis avec joie par les clients, notamment les habitués de l’endroit. Dans la cafétéria de l’organisme, ils se déplacent de client en client. Ceux-ci les flattent, leur donnent des câlins et leur parlent, souvent plus qu’aux intervenants du centre.

«Souvent, établir une relation va être plus facile pour un chien qu’un intervenant. Les chiens se promènent, les gens leur font des câlins et des confidences. Les gens vont raconter leur histoire, vont pleurer. Les chiens les font sourire. C’est un moment de détente dans la journée», dit Alana Lapierre, une bénévole du programme.

Intervenante psycho-sociale à la Mission, Lisa-Marie Scolack, indique avoir noté d’importants changements chez les clients depuis que Cooper et Willy viennent les visiter.

«Les clients sont plus sociables, plus aptes à s’ouvrir, à parler. Quand ils sont plus énervés, d’avoir un chien qu’ils peuvent flatter et qui ne les juge pas, ça les calme. On voit qu’ils ont envie de les voir plus souvent. Ils ont hâte. Les clients restent plutôt très calmes quand ils sont présents. On voit un déclin dans les comportements agressifs», explique-t-elle.

Denis Gauvin, 48 ans, est un de ceux qui profiter du programme «Pattes humanitaires».

«J’ai eu un chien pendant 16 ans. Je l’ai fait piquer lorsqu’elle a été malade et j’ai trouvé ça dur. Je n’en ai pas eu d’autre depuis. Ça me manque quand même. Je suis content qu’il y ait ce programme ici», indique-t-il.

Lors de la visite de TC Média, une trentaine de sans-abris étaient présents. Ils étaient nombreux à sourire en voyant les animaux.

Plusieurs bienfaits
Alana Lapierre mentionne que plusieurs études ont été faites sur la thérapie assistée par animal qui aiderait à faire baisser la tension artérielle, à faire des gains par rapport à la dépression, le sentiment de bonheur.

«Ça calme les gens, ça les fait sourire Ce sont des gens qui viennent souvent un peu d’un milieu difficile. Il manque une patte à Cooper. Il a vécu une histoire de violence: son maître précédent lui a tiré dessus. Souvent dans un endroit comme ici, les gens viennent d’un milieu un peu difficile, donc ils vont s’identifier un peu à lui», raconte la bénévole.

Support aux intervenants
Les chiens viennent également en aide aux intervenants qui font un travail éprouvant émotionnellement sans l’apport régulier d’un psychologue.

«On travaille avec des gens en situation très précaire. En deux ans, on a perdu à peu près 19 clients dans la rue. Des fois, le fait d’avoir les chiens nous aide à décompresser. Juste de les flatter nous enlève du stress. Ça nous aide à être calmes parce qu’eux sont calmes. Ça nous permet de mettre nos pensées en ordre après une journée mouvementée», indique Lisa-Marie Scolack.

Outre la Mission Saint-Michael, les Pattes humanitaires visitent également hôpitaux, centres d’accueil, centres d’hébergement de longue durée, centres de jour pour adultes, résidences de groupe, refuges pour femmes, collèges et universités.

Les équipes certifiées pour enfants visitent également les endroits ci-dessus et s’occupent aussi du programme de lecture dans les écoles, les bibliothèques et autres centres que fréquentent les enfants.

La Mission Saint-Michael offre des services de base aux sans-abris du centre-ville comme le déjeuner, la collation et le dîner. Ouverte de 8h à 12h30, le centre offre aussi des douches, des vestiaires, de la thérapie par l’art, des concerts gratuits, de l’aide pour voir une infirmière ou un médecin et des sacs alimentaires tous les 15 mois.

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