Bois Angell: Le combat pour sa protection continue
L’association pour la protection du bois Angell (APAW) a accueilli 40 nouveaux membres depuis l’an dernier. Toutefois, son principal objectif n’a toujours pas été atteint : 55% du territoire appartient toujours à des intérêts privés qui désirent le développer.
C’est ce qu’a rappelé Stephen Lloyd, président de APAW, aux gens présents à la mairie de Beaconsfield lors de l’assemblée annuelle de l’organisation qui avait lieu le 20 mars.
Alors que Ducks Unlimited, Beaconsfield, la Ville de Montréal et APAW ont utilisé la part du territoire qu’ils possèdent, soit 45%, à des fins de conservation, le statut de contrôle par intérim de Beaconsfield, mis en place durant l’été 2010, empêche les propriétaires privés d’exploiter leur part.
Yale Properties Ltd. et Seda Holdings Ltd. contestent maintenant ce statut devant la Cour supérieure du Québec. Les deux compagnies poursuivent les villes de Beaconsfield et Montréal, en plus de Ducks Unlimited, soutenant que le statut constitue une expropriation puisqu’ils ne peuvent rien faire leur partie du territoire, selon l’avocat de l’APAW, François Tremblay.
L’APAW et Beaconsfield ne semblent toutefois pas inquiets de ces recours légaux, qui ont débuté le 8 avril.
«Le statut de contrôle par intérim va rester tant que la ville démontre que le cas progresse en vue d’une résolution. Si à un moment il y avait une impasse, c’est alors que quelque chose devra être fait», a de son côté expliqué le conseiller du district 4, Pierre Demers.
Stephen Lloyd croit que le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) adopté par Québec et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en 2011, qui réserve 150 millions de dollars pour des projets de conservation, pourrait être la solution qui permettrait au CMM d’acheter le territoire afin de le conserver dans sa forme actuelle.
«C’est dans l’intérêt de tous les habitants de la région que le bois Angell soit protégé et que l’argent de leurs taxes, incluant celles en provenance du provincial, soit utilisé pour protéger le secteur. Ce n’est pas seulement une municipalité qui doit se charger du problème», a-t-il expliqué.
De son côté, le maire de Beaconsfield, David Pollock, ne croit pas que le PMAD réglera le problème. M. Pollock a expliqué lors du conseil lundi dernier qu’il croit que la somme de 150 millions de dollars avait déjà été allouée à d’autres projets en dehors de l’île de Montréal.
Toutefois, Beaconsfield se prépare quand même à demander une subvention, bien que son obtention semble peu probable, selon la conseillère Rhonda Massad.
«Nous allons quand même de l’avant. Toutefois, avec l’information que nous détenons, il se peut bien notre demande de subvention soit refusée», a-t-elle déclaré.
Stephen Lloyd croit quant à lui le contraire. Il se réfère au site web du PMAD (http://pmad.ca/), qui indique que seulement cinq projets ont reçu de l’argent, soit pour un total de 29 825 000$.
«APAW va prendre l’initiative de rencontrer la Ville, le CMM, le gouvernement du Québec et tous les autres participants afin de s’assurer que le bois Angell sera considéré lors d’acquisitions futures.»
Traduction: François Nadeau