Villa Sainte-Marcelline: l’inaccessibilité des sœurs frustre parents et élèves
Le litige dure depuis octobre dernier, mais peu d’améliorations se concrétisent pour les élèves et parents d’élèves de l’école Villa Sainte-Marcelline, qui tentent de sauver l’établissement scolaire privé pour filles d’une fermeture imminente par l’ordre des Sœurs de Sainte-Marcelline, qui en est propriétaire.
Face au rejet de multiples propositions et des sœurs qui jouent à la cachette, ils ont décidé de faire entendre leur ras-le-bol en manifestant devant le collège Saint-Marcelline, vendredi en après-midi.
Ce qui désole le plus ceux qui se surnomment la «famille marcelline» par leur amour pour l’établissement, c’est que l’attitude des sœurs «n’incarne pas les valeurs qu’on nous a enseignées dans cette école-là, partage une mère dont la fille fréquente l’établissement, présente à la manifestation. Établi en 1959, la Villa Sainte-Marcelline «faisait la promotion de la diversité et de l’inclusion avant même que ce soit la mode», donne pour exemple la mère.
La Villa Sainte-Marcelline
Cette attitude critiquée des sœurs est perçue similairement par les élèves et les parents: les sœurs semblent se «foutre» de ce qui arrive aux élèves advenant la fermeture. Ces dernières «ne communiquent jamais, on ne les voit jamais», partage un père qui était sur place. Depuis le début du conflit, les sœurs qui sont encloisonnées dans une résidence pour personnes âgées sur le terrain de l’école donnent peu d’informations sur leurs décisions. Les parents approchés par Métro avaient même de la misère à nommer ces sœurs qui sont pourtant responsables de l’avenir de leurs enfants. Ils craignent pour la plupart que leurs enfants soient forcés d’intégrer une école publique «qui déborde» en plus de la tristesse de constater la fin de la vocation unique de la Villa Sainte-Marcelline qui est la seule école privée francophone de Westmount.
La lettre initiale qui annonçait la fermeture stipulait que c’est en raison des coûts de travaux de mise à point trop élevés que le bail de l’établissement scolaire doit être rompu. Jamais les parents n’ont pu savoir de quels travaux il était question. Des élèves qui fréquentent l’établissement ne savent pas non plus ce qui devrait être mis au point. «Tout est en super bon état», partage une élève.
Similairement, une offre d’achat pour sauver la mission scolaire de l’établissement avait été formulée, mais sans nouvelles des sœurs, et sans plus aucune trace de l’offre. Récemment, un «comité sauvetage» a été mis sur pied par la famille marcellinoise. Ce dernier a consulté des experts pour formuler des solutions qui ont été proposées aux sœurs, mais ces dernières ont été refusées sans justification.
Malgré, l’amour partagé par les élèves pour leur établissement scolaire, «près de la moitié compte partir, confrontés à la crainte que l’école ferme juste avant le cinquième secondaire», partage Charlotte, une étudiante qui fait référence à de multiples sondages à main levée s’étant tenus dans les classes. Elle témoigne aussi d’un climat anxieux dans les corridors alors que «même les professeurs ne savent pas ce qui va se passer».
Charlotte (à droite) et ses amies.
Au moment d’écrire ces lignes, Métro n’avait pas eu de retour des Sœurs de Sainte-Marcelline.