Montréal-Est: Esso met ses terrains en vente
La pétrolière Esso met en vente deux lots situés à Montréal-Est, totalisant quelque 13 millions de pieds carrés. Ces terrains toujours contaminés seraient destinés à accueillir «des projets de revitalisation de friches industrielles qui redéfiniront Montréal-Est».
En friche depuis de nombreuses années, les terrains de L’Impériale (Esso), dont la raffinerie de Montréal-Est a fermé dans les années 1980, comportent deux lots destinés à la vente. Une parcelle est située entre l’autoroute 40 et le boulevard Henri-Bourassa Est, et l’autre entre la rue Sherbrooke Est et la rue Notre-Dame Est.
«Présentement, le lot au nord de l’autoroute est en vente. Le deuxième sera mis sur le marché un peu plus tard», précise Lisa Schmidt, porte-parole de l’Impériale.
L’ensemble des terrains totalisant 12 944 000 pi² seraient, selon un site de L’Impériale récemment mis en ligne, «idéaux pour des centres de mégadonnées de haute technologie, des centres de distribution à grande échelle et d’autres utilisations éducatives, commerciales et/ou industrielles».
«Grâce à un zonage favorable, à un accès direct à des autoroutes et à la proximité du port de Montréal, ces propriétés, individuellement et collectivement, accueilleront des projets de revitalisation de friches industrielles qui redéfiniront Montréal-Est», lit-on sur le site.
La nouvelle, qui a d’abord été rapportée par Est Média, survient quelques mois après l’acquisition par Broccolini d’un terrain de 2,5 millions pieds carrés appartenant au Groupe C. Laganière et anciennement occupé par la raffinerie de Shell.
Les terrains, qui serviront à développer un entrepôt d’Amazon, avaient été acquis pour 56,8 M$, mais étaient décontaminés au moment de l’achat pour un usage industriel léger ou commercial.
Deux sites
Le lot A-40, situé entre l’autoroute 40 et le boulevard Henri-Bourassa Est, représente environ 5 800 000 pi2. Le site est zoné industriel et commercial, et serait, selon Esso, un «endroit idéal pour l’industrie croissante des centres de données de Montréal».
Le site Notre-Dame Est, qui est bordé par la rue Sherbrooke Est au nord et par la rue Notre-Dame Est au sud, fait environ 7 144 000 pi2. Le terrain zoné industriel serait disponible vers la fin de 2022.
À noter que de cette superficie, environ 3 800 000 pi2 sont visés par un avis de réserve pour le projet du REM de l’Est. Or, l’avis de réserve ferait «l’objet de discussions et pourrait subir une réduction importante de superficie».
«Une très bonne nouvelle pour Montréal-Est»
«C’est une très bonne nouvelle pour la Ville de Montréal-Est. Il est temps qu’il arrive quelque chose sur ces terrains. […] C’est le point de départ pour notre développement, de la vision qu’on a», soutient la mairesse Anne St-Laurent.
Souhaitant mettre de l’avant une nouvelle vision pour son secteur industriel, Montréal-Est est déjà au travail en collaboration avec l’agglomération de Montréal pour planifier le développement de la zone du SIPI, et a «de beaux projets qui s’en viennent pour cette zone», précise la mairesse.
D’ailleurs, un nouveau zonage industriel adopté dans les derniers mois ne permet plus le développement d’industries lourdes sur les terrains d’Esso. Ce type d’industrie peut toutefois se poursuivre sur les terrains de Parachem.
Pour les prochaines années, Mme St-Laurent évoque la création de zones d’innovations, d’un campus universitaire sur le terrain d’Esso au sud, et des terrains plus pour la distribution et logistique dans la partie Esso Nord et du projet 40 Net Zéro.
«Sur ces terrains, autant les terrains sud, nord, ou sur les terrains du Groupe C. Laganière, on veut des parcs, du sport, des toits avec de l’agriculture urbaine.»
«Mais ça reste une vision au moment où je parle. Ce ne sont pas des projets qui vont atterrir le mois prochain», précise-t-elle, soulignant que la décontamination des sols prend du temps.
D’ici là, la Ville prévoit construire un collecteur d’eau sur ses terrains industriels, et souhaiterait notamment construire un nouvel axe nord-sud sur son territoire. Un plan particulier d’urbanisme définissant plus en détail la vision de la Ville devrait être adopté cet été, précise Mme St-Laurent.