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Le projet de distillerie dans le Mile-Ex ne verra jamais le jour

Photo: Nicolas Monet/Métro

Un projet de distillerie en plein cœur du Mile-Ex ayant fait l’objet d’une vive opposition dans la communauté ne verra finalement jamais le jour. L’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie a refusé lundi d’autoriser l’installation d’une fabrique de whiskey au coin des rues Jeanne-Mance et Saint-Zotique Ouest, dans un large bâtiment industriel situé à côté d’immeubles résidentiels.

«Le promoteur n’est pas parvenu à faire la démonstration que son projet pouvait maintenir la cohésion sociale dans le secteur, a justifié le maire de Rosemont–La Petite-Patrie, devant le conseil d’arrondissement. Le projet n’atteint finalement pas un seuil d’acceptabilité sociale.»

Prolifération de moisissures, entreposage d’alcool inflammable, bruits de ventilation et de climatisation, poussière, odeurs nauséabondes: la liste de nuisances évoquées par les opposants au projet était longue.

Malgré tout, Rosemont–La Petite-Patrie croit ardemment au développement économique sur son territoire et à la mixité sociale dans le Mile-Ex, a souligné le maire Limoges. «Tant que celui-ci se fait en harmonie avec les riverains.»

Un comité consultatif d’urbanisme de l’Arrondissement s’était pourtant prononcé en faveur du projet, sous réserve de certaines conditions, comme le verdissement de l’espace en face de la distillerie, l’intégration de mesures d’atténuation du bruit et l’interdiction d’activités de bar ou de restauration. Des exigences que le promoteur, Premium Barrel International, assure avoir respectées.

À lire: La distillerie de la discorde

Un promoteur résigné

«C’est la nature du processus, ce n’est jamais gagné d’avance», laisse tomber au téléphone le président de Premium Barrel International, Matthew McMillan, déçu du dénouement de la saga. «C’est la vie.»

Le promoteur a appris le rejet de son projet en écoutant le conseil d’arrondissement. Aucun élu ni fonctionnaire de Rosemont­­–La Petite-Patrie ne lui a donné plus de détail au préalable ou depuis, selon ses dires. Du côté de l’Arrondissement, on assure avoir offert à M. McMillan de discuter de vive voix de la décision du conseil dans les prochains jours.

L’Arrondissement n’a cependant pas planté le dernier clou dans le cercueil de sa distillerie, dit-il. Il ne prévoit pas contester la décision des élus municipaux, mais concentrera plutôt ses efforts pour trouver un nouveau lieu pour sa distillerie.

La prochaine fois, il approchera ses voisins potentiels plus tôt dans le processus afin d’obtenir rapidement leur soutien. L’avis sommaire de changement d’usage affiché par l’Arrondissement sur la porte du 6665, rue Jeanne-Mance aurait laissé beaucoup trop de place à la spéculation chez les citoyens, générant peurs et appréhensions, explique-t-il.

«Il n’y avait rien que je puisse dire ou faire pour les faire changer d’avis, estime M. McMillan. Ils n’étaient pas disposés à m’écouter ou à me parler.»

Une mobilisation victorieuse

«C’est une belle victoire pour les citoyens de mon coin», lance Myriam Valcin au bout du fil, soulagée. Celle qui demeure en face de la bâtisse en question a activement pris part à la mobilisation contre la distillerie.

«On est reconnaissants envers nos élus», poursuit-elle, notant que le discours de l’Arrondissement s’est transformé au fil des mois de mobilisation.

[Les élus de l’arrondissement] nous ont signifié très tôt que nos démarches ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd.

Myriam Valcin, résidente de la rue Jeanne-Mance 

La résidente espère voir naître des commerces de proximité ou des espaces de bureaux dans le large bâtiment industriel qui aurait été occupé par la distillerie. «Ça s’inscrit très bien dans le contexte du Mile-Ex, qui est déjà un hub d’innovation technologique.»

Autoriser une industrie légère comme une distillerie aurait été un pas en arrière pour le Mile-Ex, considérant les efforts pour rendre le quartier plus convivial, que ce soit par le verdissement ou l’ajout de pistes cyclables, selon Mme Valcin. «Continuons d’aller de l’avant en écoutant les citoyens», souligne-t-elle. «C’est les gens qui doivent primer sur les industries.»

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