Des Carrières / Christophe-Colomb : un pont déficient

La nouvelle inspection, qui date de novembre 2011 et rendue public il y a quelques semaines, soit en même temps que l’ensemble des autres, laisse entrevoir un pont d’étagement où une « corrosion généralisée de moyenne à sévère avec perforations » a été observée. On y descelle également « des glissières (…) présentant un danger très important pour les usagers. » La bande médiane est également dans un piteux état.

Ces constats s’ajoutent à ceux déjà observés en 2010 lors d’une autre inspection, où la présence de nombreuses fissures dans le béton, sur la chaussée et dans les colonnes et piliers avait contrait les responsables à émettre des restrictions pour le garder ouvert. Ces restrictions – interdiction des camions en surcharge (et) consolidation du dispositif de retenue par l’ajout de glissières rigides en béton – sont encore aujourd’hui en application.

« La configuration des glissières en coin, à cet endroit, n’est pas optimal, admet Ève Carle, relationniste à la Division des affaires publiques – Direction des communications de la Ville de Montréal. Toutefois, c’est la seule configuration qui nous est possible d’adopter compte-tenu de la proximité de l’avenue Christophe-Colomb. La présence de glissières en béton sert de dispositifs de retenue empêchant les voitures de tomber du pont d’étagement. Si nous n’avions pas installé ces glissières, le risque d’un accident aurait été encore plus grand pour les automobilistes. Théoriquement, si l’automobiliste respecte la limite de vitesse, il ne devrait pas accrocher la glissière. »

Notons qu’un panneau signale, aux automobilistes, le danger lié à la présence des glissières en coin. Précisons également que la limite de vitesse à cet endroit est de 30 km/h.

Au regard des dernières et plus récentes inspections, cette structure est de loin la plus mal en point présente sur le territoire de Rosemont – La Petite-Patrie, mais n’est pas dangereuse d’utilisation, indique-t-on à la Ville-centre.

« Si c’était non sécuritaire, on aurait évidemment fermé la structure. Ce sont plutôt des restrictions qui s’appliquent quand on rencontre un problème. On applique alors les mesures correctives appropriées », souligne Mme Carle de la Direction des communications de la Ville de Montréal.

Une autre structure, soit le pont d’étagement de la rue Sherbrooke Est / Accès Nord au Stade olympique, présente également quelques déficiences plus notables (accumulation d’eau importante, joints non étanches, nombreux boulons manquants), mais aucune restriction d’usage n’est nécessaire à son utilisation.

Un pont ou un tunnel dont l’indice d’état est « critique », indique-t-on à la Ville de Montréal, « est une structure dont certains éléments sont partiellement fonctionnels. Cela ne signifie pas que la structure en elle-même est non sécuritaire. »

Augmentation de l’indice « critique »

Les inspections effectuées sur l’ensemble des structures par la Ville de Montréal ont permis de constater que 386 d’entre elles ont un indice d’état « bon », alors que 79 autres ont un indice d’état « détérioré ». 38 ponts et tunnels ont un indice d’état « médiocre » et 25 autres ont un indice d’état « déficient ». Enfin, 27 structures ont un indice d’état « critique », ce qui représente une augmentation de 15 structures par rapport à la dernière évaluation. Globalement, l’état de 24 structures s’est amélioré, alors que celui de 23 autres s’est détérioré.

« La majorité de nos structures ont plus de 40 ans. Après des décennies de sous-investissements, nous avons du rattrapage à faire. Nous en sommes conscients et c’est pourquoi nous poursuivons notre plan d’action. Au cours des prochains mois, il y aura un grand nombre de chantiers qui seront mis en branle », laisse savoir Richard Deschamps, vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable des infrastructures.

-Pour voir l’ensemble des infrastructures: www.ville.montreal.qc.ca/ponts-tunnels