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Enquête sur des cols bleus qui auraient tenu des propos racistes

Camion de la Ville de Montréal
Le camion de la Ville de Montréal a été aperçu dimanche. Photo: Gracieuseté

Une enquête est en cours sur des propos à caractère raciste qu’auraient tenus des cols bleus dimanche, près d’un centre communautaire islamique à Saint-Laurent. Ils se seraient notamment moqués d’une dame asiatique âgée.

Vers 14h, des cris persistants ont attiré l’attention de Sandra* (nom fictif), qui habite près de l’intersection de l’avenue Sainte-Croix et la rue de L’Église. Elle s’est rendue à sa fenêtre et a été témoin de trois événements distincts où les quatre hommes s’en prenaient à des passantes.

Les employés de la voirie de l’arrondissement Rosemont–La-Petite-Patrie étaient à faire des travaux de marquage. Il arrive qu’ils fassent en sous-traitance certains chantiers dans d’autres arrondissements.

Ils auraient d’abord lancé à tue-tête «Chin! Chin! Chang! Chong! Coréenne, Coréenne» à une dame asiatique âgée qui circulait sur le trottoir. Les cols bleus s’en seraient ensuite pris à une mère et son enfant à vélo, qu’ils auraient engueulés à qui mieux mieux.

«Je n’ai jamais vu quelque chose de même dans ma vie, dit Sandra encore ébranlée. Ils criaient tellement fort, ils sacraient, ils faisaient toutes sortes de bruit.»

Puis, ils auraient apostrophé une femme qui tentait d’entrer dans le stationnement du centre communautaire musulman. Les travailleurs auraient parodié ce qui se voulait des chants arabes. Après quelques minutes, la dame a finalement pu passer.

«J’ai encore peur. J’avais peur.» -Sandra

Plainte

Stupéfaite, Sandra a contacté la police. Des patrouilleurs se sont rendus sur place une vingtaine de minutes plus tard, mais les cols bleus avaient déjà quitté et aucune trace de travaux au sol n’a été observée, informe le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Celle qui réside dans Saint-Laurent depuis une dizaine d’années a décidé de faire une plainte officielle à la Ville et a aussi contacté le conseiller laurentien Francesco Miele pour l’alerter.

«Je n’ai pas de raison de croire que ce qu’elle a entendu, ce n’est pas ce qui s’est passé, mais si ça s’avère, ça me frustre au plus haut point, a dit l’élu. Ce n’est pas l’image que la Ville veut donner, que ce soit ses employés ou même encore, si c’est des personnes qui travaillent pour [elle].»

L’arrondissement Rosemont–La-Petite-Patrie déplore l’incident. «Le code d’éthique de la Ville de Montréal prône des valeurs d’intégrité, de loyauté et de respect. La direction de notre arrondissement s’attend à ce que les employés respectent ce code en tout temps», écrit dans un échange de courriel la chargée de communication Laura Boily-Auclair.

La direction de l’Entretien de l’éclairage, de la signalisation et du marquage mènera une enquête.

La citoyenne à l’origine de la plainte a déjà été contactée.

*Le nom de l’intervenante a été changé puisque celle-ci craint des représailles.

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