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Saint-Léonard: un projet pour apaiser les tensions intergénérationnelles

Photo: antonioguillem, 123RF.

Pour apaiser les tensions intergénérationnelles, une équipe de recherche universitaire récolte des données sur le partage de l’espace urbain à Saint-Léonard.

Le projet de recherche amorcé à la fin de l’été a pour but de recenser les interactions entre les jeunes et les aînés dans l’espace public. Il se prolongera jusqu’en 2023.

«Il y a un réel besoin au niveau du manque d’espace public pour les jeunes à Montréal, ça peut parfois créer des tensions entre les générations, souligne Hien Pham, professeure en études urbaines à l’UQAM. C’était l’occasion d’analyser cela de façon concrète.»

Le projet de recherche est né d’un partenariat entre l’équipe de recherche de l’UQAM, l’organisme Respire et le programme Ambassadeur du vivre ensemble (AVE).

Ce dernier est porté par l’organisme communautaire DOD Basketball et financé par le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM). Il vise essentiellement à mobiliser les jeunes de Saint-Léonard dans une approche interculturelle et intergénérationnelle.

«Avec les partenaires du milieu, nous avons constaté que la question de l’occupation de l’espace public par les jeunes dans le quartier revenait souvent. Nous avions une idée de ce qu’ils faisaient après l’école, mais où allaient-ils exactement?», explique Beverley Jacques, directeur de DOD Basketball.

C’est un phénomène qui est constaté dans tous les espaces publics. Quand des gens s’y rendent pour une certaine raison, ils mettent en avant une certaine identité, et quand d’autres gens sont là pour une différente raison, cela peut créer des conflits.

Nathalie Boucher, chercheuse en études urbaines et directrice de l’organisme Respire

Quatre sites

Pour le savoir, quatre sites de l’arrondissement ont été définis comme lieux de recherche: le parc Delorme, la cour intérieure du domaine Choisy, l’entrée du Centre Leonardo Da Vinci et le stationnement proche de l’école secondaire Laurier Macdonald.

Depuis juillet 2021, l’équipe a cumulé plus d’une centaine d’heures d’observations.

«Ça nous a permis d’obtenir des informations qu’on n’aurait pas pu nécessairement avoir en entrevue avec les jeunes et les aînés», explique Nathalie Boucher, directrice de l’organisme Respire.

L’équipe prévoit d’organiser deux entrevues de groupe d’ici la fin de l’année, et mettra sur pied un projet photo basé sur les endroits favoris des personnes participantes. Le but est de créer un dialogue intergénérationnel.

 «Nous cherchons à compiler des anecdotes tout en créant ce dialogue, pour trouver des solutions vers un partage adéquat de l’espace public.»

Les données seront transmises aux organismes communautaires «pour faire bouger les choses», avance la professeure Hien Pham.

Soutien fédéral

Chapeauté par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), le projet s’inscrit dans le cadre du partenariat Tryspaces.

Ce dernier est financé par le gouvernement canadien pour une durée de sept ans. Il soutient la recherche en matière d’occupation de l’espace public par les jeunes dans quatre villes du monde: Hanoï, Paris, Mexico et Montréal.

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antonioguillem, 123RF

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