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Meurtre dans Pointe-Saint-Charles: reconstitution de la scène de l’enlèvement

Tournage d'un documentaire sur la disparition de Shannon avec le réalisateur Stéphane Parent et la jeune comédienne Amélie Joncas-Flynn. Photo: Isabelle Bergeron/ TC Media

Sharron Prior a été enlevée le 29 mars 1975 à Pointe-Saint-Charles. Son corps fut retrouvé trois jours plus tard dans un boisé de Longueuil. Au moment de sa disparition, l’adolescente de 16 ans venait de quitter son domicile situé sur la rue de la Congrégation. Le réalisateur Stéphan Parent était sur place le 9 avril dernier, afin de reconstituer la scène de l’enlèvement pour le documentaire Sept femmes, à paraître en 2017.

«L’objectif est de relancer une série de dossiers d’assassinats de jeunes femmes survenus dans les années 1970 et qui n’ont jamais été résolus. Le cas de Sharron Prior remonte à 41 ans aujourd’hui et sa mère attend toujours des réponses», indique le documentariste.

Une portion de la rue fait office de plateau de tournage. L’équipe attend la tombée du jour pour filmer. Sharron Prior étant sortie de chez-elle autour de 19h10 en soirée, la reconstitution doit être fidèle à la façon, dont les choses se sont déroulées le 29 mars 1975.

«Sharron habitait ici au 445 rue de la Congrégation. Lors de son enlèvement, elle allait rejoindre des amis à la Marina Pizzeria, qui était située au coin de Wellington et de l’avenue Ash à l’époque. Elle ne s’y est jamais rendue», explique Stéphan Parent.

Sharron PriorLe réalisateur donne ses indications à la comédienne. Une blonde aux traits angéliques dont tout – le visage, la coiffure et les vêtements – rappelle la jeune victime.

«C’est important que la comédienne ressemble à Sharron physiquement et qu’elle soit vêtue de façon identique. Les cheveux, l’allure, le même type de manteau, les souliers… Lorsqu’une personne manque à l’appel, chaque détail de ce qu’elle portait quand elle est disparue est essentiel.»

En quête de la vérité
Pour sortir de l’ombre ces cas non-résolus et donner un second souffle aux enquêtes policières, le documentaire doit être collé à la vérité. Si certaines personnes qui résident toujours dans le quartier ou fréquentaient la Marina Pizzeria ont des informations à communiquer, seule une reconstitution respectueuse des faits leur permettra de se remémorer.

«C’est une quête pour aller chercher la vérité. J’ai tous les rapports d’autopsies, les rapports d’enquête et les photos de scènes de crimes. J’en connais beaucoup sur comment ça s’est passé, mais je dois y aller avec réserve, explique Stéphan Parent. Parce qu’il ne faut pas oublier, comme dans le cas de Sharron, que des enquêtes sont toujours en cours.»

Pour le documentaire Sept femmes, le cinéaste tournera des reconstitutions des derniers moments et scènes de crimes de chacune des victimes; Louise Camirand, Helen Monast, Denise Bazinet, Johanne Dorion, Theresa Allore, Lison Blais et Shannon Prior. Des femmes âgées de 16 à 25 ans qui ont été violées et étranglées, leurs corps nus abandonnés aux abords d’autoroutes ou dans des boisés.

«Ce sont des crimes extrêmement violents et c’est le plus difficile. Il faut se limiter à un cadre et y aller dans le suggestif pour être respectueux de la victime et éviter de tomber dans le sensationnalisme.»

Le réalisateur, qui a auparavant signé le documentaire Novembre 84 a accompagné le 10 avril Marc Bellemare et les familles de victimes en conférence de presse. Une lettre a été envoyée au ministre de la Justice pour dénoncer des lacunes dans certains dossiers, dont celui de Sharron Prior, alors qu’il y a eu manipulation et perte de pièces à conviction.

«Un documentaire, ce n’est pas une fiction où le scénario est écrit à l’avance; on fait avec les événements. Rien n’est encore terminé, il n’y a pas eu d’arrestation et ces dossiers continuent d’évoluer.»

Les personnes pouvant détenir des informations sur les cas non-résolus de Sharron Prior ou des six autres victimes sont incitées à contacter la production par courriel à enquete7@yahoo.ca.

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