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Des jeunes dans l’angle mort

La maison des jeunes de l'Île-Perrot
La maison des jeunes de l'Île-Perrot Photo: Olivier Boivin

Les maisons des jeunes du Québec ont eu à adapter leurs services à la nouvelle réalité de la COVID-19. Elles se sont tournées vers les réseaux sociaux et les activités extérieures pour rejoindre leur clientèle, mais plusieurs enjeux persistent.

Dès le début du confinement, en mars, les organismes ont basculé vers le numérique pour garder le contact avec les adolescents et faire de la prévention. La réouverture des locaux a pu se faire en juin, mais les réalités sont différentes selon les ressources disponibles.

Certaines maisons des jeunes ont des espaces assez grands pour accueillir les participants à l’intérieur tout en respectant la distanciation alors que d’autres ont une cour et ont pu ériger un chapiteau. Plusieurs, plus à l’étroit, misent uniquement sur des activités ponctuelles dans des parcs pour voir leur clientèle en personne.

Ces activités ne remplacent pas complètement le suivi qu’une maison des jeunes peut offrir. «C’est un endroit important pour plusieurs d’entre eux, explique le directeur général du Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ), Nicolas Legault. C’est un lieu sécuritaire et encadrant où ils peuvent voir autant leurs amis que des accompagnateurs qui les soutiennent.»

L’absence de cette ressource peut engendrer de l’isolement, de la détresse psychologique et des problématiques de socialisation ou de concentration chez certains. C’est pourquoi les intervenants tentent de garder un lien avec les jeunes par les réseaux sociaux, mais la fracture numérique crée un angle mort pour certains.
Des intervenants ont fait des appels téléphoniques ou ont écrit des lettres à la main aux adolescents pour tenter de garder le contact. «C’est très compliqué dans le contexte actuel, affirme M. Legault. On espère que ça finisse un jour.»

Le cas de l’Île-Perrot

À la maison des jeunes de L’Île-Perrot, les rencontres à l’intérieur n’ont pas repris, le local étant trop petit. Le passage de la région en zone rouge a également forcé l’annulation des activités extérieures.

L’organisme se trouve donc à rejoindre son public cible uniquement virtuellement. «On tente de garder un lien d’appartenance avec les jeunes parce qu’on sait qu’il y en a qui en ont plus besoin», explique le directeur adjoint Sébastien Hudon.

Ses intervenants misent principalement sur des interactions sur les réseaux sociaux pour rejoindre les jeunes. «Il y en a qui utilisent Discord, Xbox Live, qui font des rencontres Zoom ou qui jouent à des jeux en ligne, mais nous c’est plus Instagram, continue-t-il. On fait des concours d’art, de cuisine, tout ce qui peut impliquer les jeunes à faire quelque chose.»

Les ados ont bien participé depuis le début de l’été, mais la rentrée scolaire a représenté un défi supplémentaire. «Ils sont moins sur nos réseaux sociaux. On ne sait pas exactement pourquoi, mais peut-être qu’ils ont moins envie d’activités structurées en revenant de l’école», avance M. Hudon.

Les prochains mois sont remplis d’incertitude alors qu’on ignore si les mesures du niveau d’alerte rouge seront prolongées. En attendant, Sébastien Hudon et son équipe d’intervenants travaillent à trouver de nouvelles façons d’occuper et de rejoindre les jeunes en ligne pour en perdre de vue le moins possible.

Semaine des maisons des jeunes

Plusieurs activités virtuelles organisées par le RMJQ se tiendront durant la Semaine des maisons des jeunes, du 12 au 17 octobre.

Les 250 milieux de vie membres du regroupement seront également invités à planter un arbre le 13 octobre. La programmation complète se trouve au rmjq.org/smdj

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