Collaboration entre artistes à l’exposition «Ode au printemps»
L’exposition Ode au printemps à Vaudreuil-Dorion propose neuf œuvres inspirées d’écrits de poètes de la région dispersées dans les parcs de la municipalité. Il s’agit d’une rare occasion pour les artistes de différentes sphères artistiques de collaborer.
L’exposition temporaire ayant pour thématique le printemps est déployée sur un tracé de sept kilomètres accessible en bicyclette jusqu’au 30 mai. Elle vise notamment à embellir les parcs tout en incitant les résidents à sortir dehors.
«Avec l’arrivée du beau temps, nos citoyens visitent beaucoup nos parcs, font du vélo et de la marche, indique le maire Guy Pilon. Je pense qu’ils vont apprécier ces installations artistiques qu’ils croiseront dans leurs balades.»
Les artistes en arts visuels ont d’abord été jumelés au hasard avec des poètes. Les duos ont ensuite pu échanger par téléphone ou vidéoconférence afin de discuter du poème et d’idées pour l’intégrer dans une œuvre.
Des panneaux accompagnent chacune d’entre elles pour présenter les artistes et afficher le texte qui a inspiré l’œuvre. Un code QR est également indiqué menant à une baladodiffusion de la lecture du texte par son auteur.
Processus
Comme la majorité des participants, Philippe Corriveau n’en était pas à sa première participation à une exposition organisée par la Ville de Vaudreuil-Dorion. Cependant, il s’agissait pour lui d’une première expérience de collaboration avec une artiste d’une autre sphère artistique.
«Ça a été vraiment le fun de faire la rencontre d’une auteure et de trouver une façon de mettre un texte en image avec les arts visuels, partage-t-il. On était très libre de l’interpréter avec nos propres techniques.»
L’artiste et designer graphique a été jumelé à Julie de Belle. Il a créé une grande œuvre collée à l’architecture d’un bâtiment, soit l’ancien hôtel de ville de Dorion, et a opté pour imager les mots de la poétesse de façon à rappeler des pochoirs.
«Le poème avait beaucoup de mots et je me disais que j’allais dessiner des éléments un petit peu comme des symboles primitifs, raconte M. Corriveau. Chaque mot est une image et chaque image est une charade présentée comme des autocollants.»
Chacune des formes découpées est également présente plus haut sur la façade du bâtiment de l’avenue Saint-Charles rappelant un envol.
«J’imaginais les animaux et les images se déconfiner, s’envoler et partir au vent, explique-t-il. Et j’ai choisi le vert fluorescent pour créer une explosion de couleur qui représente le printemps.»
Il a découpé les formes sur un vinyle blanc qu’il a peint en vert avec de la peinture en aérosol, ajoutant à l’aspect primitif de l’œuvre.
«Je me suis retrouvé à faire tout le poème mot pour mot dessiné à la main presque comme une écriture automatique avec des éléments que j’ai retracée à l’ordinateur que j’ai fait découper au laser, conclut-il. Ça donne un côté un peu grotte de Lascaux.»
Collaboration
La poète et enseignante à la retraite Julie de Belle a également adoré son expérience. «Je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais, mais j’aimais bien l’idée d’un genre de blind date artistique, soutient-elle. Les deux on n’avait pas d’égo, donc je lui ai donné carte blanche et j’ai fait de mon mieux pour l’aider.»
Elle considère que l’un des points positifs de ce projet est de mettre de l’avant les œuvres écrites.
«Ça nous permet d’avoir plus de visibilité en rattachant à nos écrits quelque chose de physique, plus imposant et plus difficile à manquer», indique-t-elle.
Elle aimerait répéter l’expérience. «Je n’avais jamais fait ça avant et j’ai vraiment été surprise et émerveillée, s’exclame-t-elle. Je referais ça plusieurs fois, car j’ai aimé l’idée de la surprise et de découvrir quelqu’un de nouveau et son art.»
L’œuvre du duo est située au 190, avenue Saint-Charles. Les huit autres installations sont dispersées entre le parc du Carré-Dorion et le parc Félix-Leclerc.