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Une guerre de gangs fait flamber le nombre de tentatives de meurtre dans le Nord

Voiture du SPVM.
Photo: Josie Desmarais / Archives Métro

Il y a eu quarante tentatives de meurtre dans les secteurs du nord de Montréal, selon les données du rapport annuel 2021 du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Près de la moitié d’entre elles ont eu lieu dans le quartier Saint-Michel.

Les données du SPVM confirment la hausse des tentatives de meurtre dans Saint-Michel, lesquelles passent de 3 à 18 entre 2020 et 2021.

Le poste de quartier numéro 30 du SPVM a constaté cette augmentation marquée du nombre de tentatives de meurtre sur son territoire, annonçant du même élan un unique homicide pour l’année 2021.

Qualifiée de «préoccupante» par la criminologue et ancienne députée fédérale d’Ahuntsic Maria Mourani, la hausse des tentatives de meurtre serait liée à des «conflits personnels dégénérant sur les réseaux sociaux».

«Depuis novembre 2019, il y a un conflit entre les gangs du secteur. En 2021, la majorité des fusillades [dans Saint-Michel] impliquaient des gangs, et parfois des membres du crime organisé», poursuit-elle, soulignant au passage que le nombre de décharges d’armes à feu à Montréal a plus que doublé en 2021, passant de 71 à 144.

«Ce sont surtout des attaques de repères, où les jeunes [membres de gangs] sont. On assiste à beaucoup plus d’attaques de repères qu’avant», remarque la criminologue.

Évolution des tentatives de meurtre déclarés par le Centre opérationnel du Nord de Montréal (SPVM) depuis 2011.
Évolution des tentatives de meurtre déclarées par le Centre opérationnel du Nord de Montréal (SPVM) depuis 2011. /Infographie, Métro média

Après Saint-Michel, c’est dans le secteur de Bordeaux-Cartierville qu’on recense le plus de tentatives de meurtre. Il y en a eu huit en 2021.

L’égo comme moteur de guerre

«Ce que j’entends sur le terrain, c’est que ces conflits sont personnels et dégénèrent sur les réseaux sociaux. Il y a aussi des conflits de drogue (liés à son commerce), mais c’est davantage des conflits personnels», note-t-elle.
«Pour le crime organisé, il s’agit surtout de cotes non payées, de règlements de comptes, de purges, de soupçons d’être liés à la police», explique Mme Mourani, déplorant au passage les méthodes employées.

«On a beaucoup critiqué les gangs, mais [présentement les organisations criminelles sont toutes] un peu désordonnées. En observant les dernières exécutions liées à des individus proches des motards, je me pose des questions sur les règles habituellement respectées et qui ne semblent plus prévaloir. Ça démontre de l’arrogance et de l’impunité, qui sont très présentes depuis 2020. Depuis assez longtemps, le crime organisé n’a plus de craintes envers la police, envers les politiques», décrie-t-elle.

Quant aux solutions, elles passent par un travail concerté en amont avec les escouades policières spécialisées en trafic d’armes, les organismes de prévention et un appui politique soutenant la lutte aux crimes violents, soutient la criminologue.

Ahuntsic

Dans le secteur d’Ahuntsic, le nombre de crimes contre la personne commis en 2021 a légèrement augmenté par rapport à 2020.

Le SPVM rapporte qu’il y en a eu 805 l’an dernier. L’année précédente, le service policier en avait recensé 772.
Selon le bilan, il y a notamment eu 435 voies de fait, 84 agressions sexuelles, 60 vols qualifiés et trois tentatives de meurtre.

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