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Rép: L’inconnu malheureux

Vous avez raison, la Nature a ses exigences, mais je vous crains trop tout en me languissant de vous. Dans un même souffle, vous me faites des aveux brûlants et vous ironisez sur mon crâne dégarni. Je ne sais pas quoi penser. En fait, c’est à R. Barthes que je pense, à sa théorie sur les personnages de Racine. Solaire et lunaire. Dans «Britannicus» par exemple, Néron est solaire: brûlant et sec comme un désert…Junie, elle, est lunaire: humide et fraîche comme les alentours d’un ruisseau dans un bois. Néron la fait pleurer pour s’abreuver de ses larmes, il s’en délecte. Vous êtes Néron et moi Junie. Ce jour-là, j’ai fait comme Junie à la fin de la pièce, je vous ai échappé et j’ai trouvé refuge chez les vestales. Depuis, j’entretiens un petit feu de rien du tout qui me réchauffe à peine. Le problème est que, par nature, je ne suis pas une proie. J’avoue, cependant, que depuis qu’entre nous le dialogue a repris, mon sang s’est remis à bouillonner dans mes veines et je me culpabilise en considérant que je déraisonne…

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