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Vice-présidence américaine: Les scandales des uns dans le débat des autres

Photo: The Associated Press

Mardi soir, l’ombre de Donald Trump a plané du début à la fin sur le premier – et seul – débat opposant Tim Kaine et Mike Pence, les colistiers des deux candidats à la Maison-Blanche, le premier rappelant à satiété les insultes proférées par le milliardaire, le second soulignant les différences entre les programmes démocrate et républicain.

Le contraste était grand entre le «débat du siècle» tenu la semaine dernière entre les deux aspirants à la Maison-Blanche, qui a attiré une audience record de 84 millions de téléspectateurs, et celui opposant deux colistiers peu connus du grand public, où le ton, plus poli, a permis de discuter plus en profondeur des défis auxquels les États-Unis font face.

Tim Kaine, l’actuel sénateur de la Virginie et colistier d’Hillary Clinton, a d’entrée de jeu utilisé un angle d’attaque qui s’est avéré efficace tout au long du débat: rappeler les casseroles que traînent le patron de son adversaire, Mike Pence.

Ce dernier a peiné à justifier les propos de M. Trump, écoutant souvent M. Kaine rappeler la litanie d’insultes proférées par le candidat républicain contre des Mexicains «violeurs», des femmes «chiennes», des musulmans «terroristes» et des Afro-Américains vivant «en enfer», en se contentant de hocher la tête.

Vice Presidential Debate Between Gov. Mike Pence And Sen. Tim Kaine

«[Mike Pence] demande aux gens de voter pour quelqu’un qu’il ne parvient pas à défendre.» – Tim Kaine, colistier d’Hillary Clinton

M. Pence a plutôt accusé la campagne démocrate de proférer une «avalanche d’insultes», affirmant que tout ce que son patron a pu dire ne serait jamais qu’«une fraction du mépris exprimé par Hillary Clinton quand elle a traité la moitié de nos partisans de déplorables».

«Dès le lendemain, Hillary Clinton s’est excusée pour ces propos. Avez-vous déjà entendu Donald Trump s’excuser?» a répliqué M. Kaine.

M. Pence a également rappelé les problèmes qu’a connus l’ancienne secrétaire d’État avec ses courriels et sa fondation, cette dernière ayant été accusée d’échanger des rencontres avec la politicienne contre des donations, sans qu’aucune preuve ne vienne jamais confirmer ces soupçons.

Vice Presidential Debate Between Gov. Mike Pence And Sen. Tim Kaine

«Regardez: [Donald Trump] n’est pas un politicien verni comme vous et Hillary Clinton.» – Mike Spence, colistier de Donald Trump

Les deux candidats ont sans doute réussi leur mission respective, hier. Tim Kaine, ancien missionnaire en Amérique latine, a insufflé au débat une chaleur humaine dont sa patronne est souvent accusée de manquer, tandis que Mike Pence est parvenu à faire contrepoids, par son calme, à son turbulent chef, dont il a été pressé de justifier les propos – sans réellement y parvenir.

Le vice-président
Le dicton veut qu’un vice-président, aux États-Unis, n’est qu’à un battement de cœur du Bureau ovale.

Si le chef d’État venait à mourir ou à être destitué au cours de son mandat, c’est en effet son vice-président qui lui succéderait.

Le rôle du vice-président est un des plus importants de l’appareil politique américain, mais aussi un des moins bien définis. Chaque président détermine traditionnellement l’étendue des pouvoirs qu’il entend confier à son vice-président en fonction de la relation qu’ils entretiennent.

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