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Un aperçu de la fortune de la reine Élisabeth II

Alastair Grant / The Associated Press Photo: Alastair Grant

LONDRES — La fuite de documents confidentiels (les «Paradise Papers») qui associent la reine Élisabeth II à des investissements réalisés dans des paradis fiscaux à l’étranger attire de nouveau l’attention sur sa fortune considérable.

Voici cinq choses à savoir au sujet des finances de la reine:

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QUELLE EST L’AMPLEUR EXACTE DE SA FORTUNE?

C’est difficile à dire, puisque certains de ses actifs sont privés et que d’autres sont inclus dans le «Domaine de la Couronne» (le «Crown Estate»), qu’elle ne contrôle pas directement. Un palmarès compilé par le Sunday Times épingle la fortune d’Élisabeth II à 360 millions de livres (610 millions $ CAN), en fonction d’une évaluation de ses biens privés, de son portefeuille d’actions, de l’argent qui lui a été laissé par sa mère et des revenus qu’elle tire du Domaine de la Couronne — dont un pourcentage génère des revenus pour financer ses dépenses. Cette analyse n’inclut pas l’augmentation de la valeur du Domaine de la Couronne lui-même, qui atteint les milliards de dollars, puisqu’elle ne le contrôle pas. Ce chiffre fait de la reine la 329e personne la plus riche du Royaume-Uni, loin derrière les multimilliardaires qui arrivent en tête.

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EST-CE QUE LA REINE PAYE DES IMPÔTS?

La reine a volontairement accepté de commencer à payer des impôts en 1992, après avoir été vertement prise à partie par les tabloïdes du pays. Annoncée devant le parlement par le premier ministre John Major, la décision de modifier son statut fiscal a été saluée par des politiciens de tous les principaux partis. Les souverains britanniques n’avaient pas toujours échappé à l’impôt — la reine Victoria payait un impôt sur le revenu quand la mesure a été introduite en 1842, mais la famille royale a graduellement reçu des exemptions. Le roi George V, le grand-père de la reine, était le dernier souverain à avoir payé des impôts, jusqu’à ce qu’Élisabeth II accepte de le faire.

La décision de la reine, combinée à une réduction du nombre de membres de la famille royale qui recevaient de l’argent, a aidé à mousser sa popularité pendant une période difficile que la souveraine a qualifiée d’«annus horribilus» — ou année horrible — après une succession de frasques familiales et un incendie au château de Windsor.

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A-T-ELLE COMMIS UNE INFRACTION AVEC SES INVESTISSEMENTS?

Rien ne permet de croire que la reine a posé un geste répréhensible quand elle a investi environ dix millions de livres aux îles Caïman et aux Bermudes par le biais du duché de Lancastre, qui gère ses affaires financières personnelles. Mais des investissements dans ces régions permettent souvent d’alléger le fardeau fiscal, et la possibilité de voir la reine exploiter des paradis fiscaux risque d’irriter ceux qui considèrent que la famille royale est déjà trop gâtée. Pire encore, certains investissements concernent une compagnie accusée d’avoir exploité les consommateurs. Le duché de Lancastre assure que ces investissements n’ont valu aucune échappatoire fiscale à la reine.

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ON DIT QU’ELLE POSSÈDE DES TABLEAUX DE GRANDE VALEUR. ET AUSSI UN YACHT LUXUEUX?

La Collection royale est un des plus grands trésors d’art du monde. Amassée depuis 500 ans par rois et reines, elle regroupe plus d’un million d’oeuvres, dont des tableaux d’une valeur inimaginable peints par des maîtres allant de Rembrandt à Lucien Freud. Ces oeuvres n’appartiennent pas personnellement à la reine — elle ne peut pas les vendre ou les donner — mais elle les détient en fiducie au nom de la nation et de ses successeurs. Plusieurs ont été prêtées et sont présentées par des musées et des institutions à travers le monde. Elle n’a toutefois plus de yacht. Le «Britannia» a été déclassé en 1997 — et la reine habituellement impassible a versé une larme lors de la cérémonie soulignant la retraite du dernier yacht royal.

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COMBIEN LA REINE COÛTE-T-ELLE AUX CONTRIBUABLES? EST-CE QU’ELLE EN VAUT LA PEINE?

Le plus récent rapport annuel du palais de Buckingham rapporte qu’il en coûte l’équivalent de 1,10 $ CAN par contribuable pour faire vivre la monarchie. Cela s’appuie sur le «Sovereign Grant», des fonds publics qui sont débloqués pour financer les activités publiques de la reine et de la famille royale. Les responsables du palais sont très fiers de ce chiffre. «Quand on compare cela à tout ce que la reine fait et représente pour ce pays, je crois que c’est un excellent rendement», estime Alan Reid, le gardien de la bourse privée.

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