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Paix: Abbas rejette tout rôle pour les Américains

Palestinian President Mahmoud Abbas addresses the Organisation of Islamic Cooperation's Extraordinary Summit in Istanbul, Wednesday, Dec. 13, 2017. Abbas said the Palestinians won't accept any role for the United States in a peace process with Israel "from now on" after the U.S President Donald Trump administration's decision to recognise Jerusalem as the capital of the Jewish state. Abbas said Trump's decision was a "crime" that threatens world peace. (Emrah Yorulmaz/Pool Photo via AP) Photo: AP
Karin Laub et Zeynep Bilginsoy - The Associated Press

ISTAMBOUL — Le peuple palestinien refusera dorénavant toute intervention des États-Unis dans le processus de paix au Proche-Orient, dans la foulée de la décision du président Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, a prévenu mercredi le président palestinien Mahmoud Abbas.

M. Abbas prenait la parole en Turquie, dans le cadre d’une rencontre des représentants des 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Lors de ce sommet, des dirigeants arabes et musulmans ont «rejeté et condamné» la reconnaissance par le président Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d’Israël, mais sans faire écho à l’approche plus combative envers Washington de M. Abbas.

Le président de l’Autorité palestinienne estime que cette décision est un «crime» qui menace la paix mondiale. Il a demandé aux Nations unies de prendre la responsabilité du processus de paix et de mettre en place un nouveau mécanisme, en faisant valoir que Washington n’est plus apte à jouer ce rôle.

Ce discours représente un changement de trajectoire important pour M. Abbas, qui, depuis plusieurs années, adoptait une approche plus conciliante envers le principal médiateur dans le conflit israélo-palestinien.

Immédiatement après l’annonce de M. Trump la semaine dernière, M. Abbas avait déclaré que les États-Unis venaient de se disqualifier pour continuer à jouer ce rôle. Son discours de mercredi, devant une audience internationale, était encore plus incisif.

Cette rencontre des membres de l’OCI offrait au monde musulman l’occasion de formuler une réponse musclée à la décision du président Trump.

Une «décision illégale»

Le sommet extraordinaire s’est conclu avec un appel au président américain à résilier une «décision illégale qui pourrait provoquer le chaos dans la région», et à la communauté internationale à reconnaître Jérusalem-Est comme capitale d’un État palestinien.

Israël considère que Jérusalem est sa capitale depuis le jour de sa création, en 1948; il estime aussi que la ville est la capitale traditionnelle du peuple juif. Les Palestiniens réclament la partie est de Jérusalem comme capitale de leur futur État.

La déclaration finale est exempte des critiques plus dures envers la politique américaine contenues dans une version antérieure, qui remettait en question le rôle de Washington comme médiateur au Proche-Orient et prévenait que le virage de Donald Trump sur Jérusalem menaçait la sécurité mondiale.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, hôte du sommet, a maintenu une ligne plus dure, affirmant en conférence de presse qu’il était «hors de question» que Washington continue d’agir comme médiateur entre Israël et les Palestiniens.

«Ce processus est désormais terminé», a-t-il déclaré.

En Israël, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a semblé critiquer les commentaires de M. Abbas, bien qu’il n’ait pas fait référence directement au dirigeant palestinien.

Dans un discours prononcé mercredi, M. Nétanyahou a dit que les Palestiniens devraient «travailler pour la paix et non pour l’extrémisme».

Le premier ministre a affirmé qu’Israël était engagé à protéger la liberté de culte pour toutes les religions à Jérusalem, mais a réitéré les revendications d’Israël sur la ville entière.

La porte-parole du département d’État aux États-Unis, Heather Nauert, a affirmé mercredi que l’administration continuerait de travailler sur un plan pour le Proche-Orient qui bénéficierait, selon elle, aux Israéliens et aux Palestiniens. En faisant référence à M. Abbas, elle a soutenu que «le type de discours que nous avons entendu a bloqué le processus de paix par le passé, et ce n’est pas tellement surprenant que ce genre de choses soient dites».

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