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L’état de l’Union révèle des avancées et des reculs

FILE - In this Feb. 28, 2017, file photo, President Donald Trump addresses a joint session of Congress on Capitol Hill in Washington, as Vice President Mike Pence and House Speaker Paul Ryan of Wis., applaud. President Trump’s first state of the union speech will carry more suspense than most. (Jim Lo Scalzo/Pool Image via AP, File) Photo: AP

WASHINGTON — Un portrait en chiffres de la première année du président Donald Trump en fonction révèle des avancées et des reculs.

Les marchés boursiers font des gains importants, établissant des sommets à répétition. Le taux de chômage a reculé. Certaines catégories de crimes violents sont en baisse.

Toutefois, davantage de soldats américains se trouvent dans des zones de guerre. Un plus grand nombre de personnes meurent de surdoses de drogue. Plus de gens estiment que les tensions à caractère racial ont empiré durant la présidence Trump.

Voici un plongeon statistique dans l’état de l’Union avant que M. Trump ne brosse son propre portrait, mardi soir:

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MARCHÉS BOURSIERS

À la clôture des marchés, lundi, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles était en hausse de 45 pour cent par rapport au niveau atteint lors de l’élection de Donald Trump, et en progression de 34 pour cent par rapport au moment où il a amorcé sa présidence. Le Dow Jones avait clôturé à 18 332,74 points le jour de l’élection, et à 19 827,25 points au moment de l’assermentation.

L’indice S&P 500, auquel les professionnels attachent le plus d’importance, a connu un rendement similaire: il est en hausse de 33 pour cent depuis l’élection, et de 26 pour cent depuis l’assermentation.

M. Trump a déclaré lors d’une conférence économique en Suisse la semaine dernière que les marchés «fracassaient un record après l’autre», ajoutant plus de 7000 milliards $ depuis son élection. Ce qui n’a pas été dit est que les marchés ont fait beaucoup mieux que ce qu’avaient anticipé les analystes parce que l’économie des États-Unis a continué de prendre de la vigueur. Le reste de l’économie mondiale a aussi surpassé les attentes de rendement.

Ces éléments, combinés aux bas taux d’intérêt, aux mesures de relance économiques ailleurs dans le monde et aux réductions d’impôt signées par M. Trump à la fin de l’année, ont contribué aux gains des actions.

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ASSURANCE MALADIE

Les avancées dans la réduction du nombre d’Américains sans assurance maladie ont gelé vers la fin du dernier mandat du président Barack Obama, et un recul pourrait s’être amorcé sous la gouverne de M. Trump, selon un important sondage.

L’indice du bien-être Gallup-Sharecare a montré que le nombre d’adultes sans assurance s’était accru d’environ trois millions en 2017.

Toutefois, une enquête du gouvernement — la National Health Interview Survey — a évalué que 28,8 millions de personnes n’avaient pas de contrat d’assurance entre janvier et juin 2017, une proportion plutôt similaire à celles de 2016 et 2015. Dans les six premiers mois de 2017, la proportion de la population sans assurance était de neuf pour cent, un résultat identique à 2016.

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ARMÉE-SÉCURITÉ

Donald Trump a accentué la présence militaire, tant dans le nombre de soldats déployés en zones de guerre que dans leur capacité à mener des offensives.

Alors que son mandat tirait à sa fin, le président Barack Obama retirait des soldats de l’Afghanistan en ayant en tête une fin du conflit. Dans une volte-face, M. Trump a approuvé l’envoi de plus de soldats et leur a accordé une plus grande autorité pour traquer les talibans et les membres d’autres groupes d’insurgés.

Le nombre de soldats américains en Afghanistan se situe actuellement à environ 14 000, une augmentation de 75 pour cent par rapport aux 8400 soldats qui s’y trouvaient en décembre 2016.

L’administration Obama a plafonné le nombre de soldats en Irak à 5262. En raison des relations délicates avec le gouvernement irakien, les États-Unis continuent d’affirmer publiquement qu’environ 5200 soldats se trouvent au pays, alors que leur véritable nombre se situe plutôt dans les environs de 7000.

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TAUX DE CHÔMAGE

Davantage de gens travaillent ou recherchent activement un emploi. Le taux de chômage se situait à 4,8 pour cent en janvier 2017, le mois au cours duquel M. Trump a été assermenté, selon le bureau fédéral sur les statistiques de l’emploi. Le taux de chômage a connu une courbe descendante depuis ce temps, ayant atteint 4,1 pour cent en octobre, et étant demeuré à ce niveau jusqu’en décembre, poursuivant une tendance à la baisse ayant commencé sous M. Obama.

Le rapport sur le taux de chômage pour janvier 2018 sera dévoilé vendredi.

L’économie a ajouté un peu plus de 2 millions d’emplois durant la première année de la présidence Trump, un résultat près des 2,2 millions d’emplois créés durant la dernière année en fonction de M. Obama.

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RELATIONS RACIALES

Plus de gens estiment que les relations raciales ont pris une tournure plus grave depuis l’élection de M. Trump en novembre 2016. À ce moment, 25 pour cent des personnes interrogées par le Pew Research Center avaient exprimé l’espoir que la présence d’un homme d’affaires inexpérimenté sur le plan politique dans le Bureau ovale puisse améliorer les relations entre les communautés. En décembre 2017, le pourcentage des gens ayant ce sentiment avait glissé à huit pour cent, selon la firme Pew. Quarante-six pour cent des gens dans le sondage en novembre 2016 affirmaient que l’élection de M. Trump allait aggraver les relations raciales. Cette proportion a grimpé à 60 pour cent en décembre dernier.

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DETTE FÉDÉRALE

Au cours de la première année en fonction de M. Trump, la dette fédérale a augmenté de 546,4 milliards $. En 2016, la dernière année de la présidence Obama, la dette fédérale s’était accentuée d’un peu plus de 1000 milliards $. La dette aurait augmenté de façon plus marquée en 2017 s’il n’avait été du fait que l’administration Trump a les mains liées par l’atteinte du plafond de la dette à 20 500 milliards $. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a utilisé diverses manoeuvres comptables pour éviter que les États-Unis dépassent le plafond. M. Mnuchin ne pourra plus utiliser ces techniques à la fin février ou au début mars, et à ce moment, les législateurs et la Maison-Blanche devront s’entendre sur un plan pour augmenter la capacité d’emprunt afin que le gouvernement ne soit pas en défaut de paiement.

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DÉFICITS COMMERCIAUX

Donald Trump a fait des déficits commerciaux des États-Unis avec la Chine et d’autres pays un point central de sa campagne, promettant de progresser vers un commerce supposément plus juste et équitable afin d’éviter que des pays fassent des bénéfices sur le dos des États-Unis. Quelques jours après son entrée en fonction en 2017, M. Trump a retiré les États-Unis d’une large entente de libre-échange avec 11 pays du pourtour du Pacifique, dont le Canada. L’administration Trump renégocie l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) avec le Canada et le Mexique, de même qu’une entente commerciale distincte bilatérale avec la Corée du Sud.

Le déficit dans les biens et les services était de 513,6 milliards $ de janvier à novembre 2017, un niveau supérieur de 11,6 pour cent par rapport au déficit de 460,2 milliards $ enregistré durant la même période de 2016, la dernière année du mandat de Barack Obama. Le déficit pour toute l’année 2016 a été de 504,8 milliards $, et les données pour 2017 surpassent déjà ce résultat alors que les chiffres pour décembre n’ont pas été comptabilisés.

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OPIOÏDES

La crise des surdoses mortelles a continué de prendre de l’ampleur. Des données provisoires jusqu’en juin 2017 montrent une augmentation de 16 pour cent sur une période de douze mois, selon les Centres de prévention et de contrôle des maladies, avec près de 67 000 morts de juillet 2016 à juin 2017. Les opioïdes sont reliés à environ les deux tiers des surdoses mortelles.

Si l’administration Trump a fait de quelconques avancées dans ce dossier, elles résident essentiellement dans la sensibilisation publique. Une force d’intervention présidentielle, un discours à la Maison-Blanche et la déclaration d’une urgence de santé publique ont jeté une lumière sur le nombre de surdoses mortelles, mais des détracteurs affirment que les actions de l’administration Trump sont principalement symboliques et ne comportent pas de nouvelles sources de financement de la part du Congrès.

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