Israël refuse toute enquête indépendante

JÉRUSALEM — Le ministre israélien de la Défense rejette toute demande d’enquête sur les événements violents survenus vendredi à la frontière de la bande de Gaza et d’Israël au cours desquels l’armée israélienne a tué 15 Palestiniens.

En plus des 15 morts, plus de 700 personnes ont été blessées, selon les autorités palestiniennes de la santé.

Plusieurs groupes de défenses des droits de la personne ont accusé l’armée d’avoir eu recours à une force excessive. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et la représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères Federica Mogheri ont réclamé la tenue d’une enquête indépendante.

Mais le ministre Avigdor Lieberman leur a fermé la porte, affirmant que son pays ne coopérera pas à une éventuelle enquête de l’ONU.

Selon lui, les militaires ont agi de façon appropriée, ne tirant que lorsque les manifestants ont représenté une menace.

La manifestation de marche, organisée par le Hamas, le groupe au pouvoir dans la bande de Gaza, a couronné une campagne de protestation de six semaines contre un blocus instauré il y a une décennie. Israël et l’Égypte ont maintenu ce blocus depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas, un groupe qui a juré la destruction de l’État israélien.

Vendredi, une large foule s’est rassemblée près de la barrière séparant les deux territoires. Un petit groupe de manifestants s’est approché un peu plus des troupes israéliennes avant de lancer des pierres et des pneus en flamme.

Les soldats ont répliqué en tirant avec des balles réelles et des balles en acier recouvertes de caoutchouc. Des drones ont lâché des gaz lacrymogènes pendant que des soldats, bien protégés du haut de leur muraille surveillaient la scène.

Les manifestations se sont poursuivies tout au long du week-end. Dimanche, une personne a été grièvement blessée par des tirs, a indiqué un médecin palestinien.

Tamar Zandberg, la leader du Meretz, un parti israélien prônant le dialogue, a réclamé elle aussi une enquête indépendante.