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Chili: le pape admet de «graves erreurs»

Nicole Winfield et Eva Vergara - The Associated Press

VATICAN — Le pape François a admis avoir fait de «graves erreurs» de jugement relativement au scandale sur les agressions sexuelles au Chili, et a invité les victimes qu’il avait discréditées à venir à Rome pour leur demander pardon.

Dans une lettre hors du commun publiée mercredi, le pape a aussi convoqué tous les évêques chiliens au Vatican pour un sommet d’urgence dans les prochaines semaines afin de discuter du scandale, qui a grandement entaché sa réputation et celle de l’Église catholique chilienne.

Le Vatican convoque de telles rencontres d’urgence à de rares occasions, lorsque l’intervention du Saint-Siège est requise de manière urgente, notamment lors de l’explosion du scandale d’agressions sexuelles par le clergé aux États-Unis en 2002.

Le pape François a affirmé que la rencontre, qui est annoncée seulement un an après la plus récente visite régulière des évêques chiliens à Rome, aura pour objectif de «réparer le scandale là où cela est possible et de rétablir la justice».

Le souverain pontife a évoqué un manque d’«information équilibrée et véridique» pour expliquer ses erreurs de jugement dans l’affaire de l’évêque Juan Barros, un protégé du plus tristement célèbre prêtre prédateur au Chili, le père Fernando Karadima. Lors d’une visite en janvier au Chili, le pape François avait défendu vigoureusement M. Barros, qui est accusé par de présumées victimes d’avoir balayé sous le tapis des agressions sexuelles qui auraient été commises par le père Karadima.

Pendant ce voyage, le pape a qualifié de «calomnies» les allégations à l’endroit de l’évêque Barros.

Le pape François a affirmé mercredi qu’il fallait s’efforcer «de rétablir la confiance envers l’Église, une confiance qui a été brisée par nos erreurs et péchés, et de panser les blessures qui saignent encore dans la société chilienne».

Le père Karadima était un prêtre charismatique proche du pouvoir. Ses victimes se sont exprimées publiquement en 2010, après avoir affirmé pendant des années aux autorités religieuses que le père Karadima les embrassait et les caressait quand elles étaient adolescentes. Des allégations à son sujet circulaient depuis 2002.

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