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Neuf alpinistes d’une expédition sud-coréenne meurent dans une tempête au Népal

FILE - In this March 7, 2016 file photo, Mt. Everest, in middle, altitude 8,848 meters (29,028 feet), is seen on the way to base camp. Nepali climbers said Tuesday that a rocky outcrop near the top of Mount Everest known as the "Hillary Step" is intact, disputing a British climber's claim the feature had collapsed. (AP Photo/Tashi Sherpa, File) Photo: AP

Neuf alpinistes d’une expédition sud-coréenne dans le massif du Gurja, au Népal, ont perdu la vie au cours d’une violente tempête de neige qui a dévasté leur camp, une des pires tragédies de l’alpinisme dans l’Himalaya ces dernières années. 

Les corps de huit personnes – quatre Sud-Coréens et quatre guides népalais – ont été localisés samedi parmi les débris de leur camp, à près de 4 000 mètres d’altitude, par une équipe de secours. Mais les températures très basses et l’instabilité des conditions météo ralentissent les recherches, a déclaré le porte-parole de la police Sailesh Thapa.

Un cinquième alpiniste sud-coréen, initialement porté disparu car il devait rejoindre avec retard l’équipe principale, a finalement été retrouvé sans vie au camp de base qui a été ravagé par la tempête, portant le bilan des morts à neuf, selon les autorités.

En revanche, un sixième Sud-Coréen, qui se trouvait dans un village de la vallée en contrebas, a survécu, a fait savoir la police.

«Une expédition alpine de cinq Sud-Coréens et quatre étrangers a été emportée par des vents violents à leur camp de base au cours de l’ascension du mont Gurja, ils sont tombés d’une falaise et sont morts», a déclaré dans un communiqué le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. 

Le pilote d’hélicoptère Siddartha Gurung, un des premiers à être parvenus au camp de base après la tempête, a décrit à l’AFP une scène de chaos. 

«Tout a été soufflé, les tentes se sont envolées. Les victimes ont été éparpillées sur tout le site», a expliqué le pilote qui a réussi à poser son appareil un peu au-dessus du camp, sans pouvoir s’en approcher à pied. 

«La temps est trop glacial et trop instable pour continuer les recherches», a-t-il ajouté.

Selon le ministère népalais du Tourisme, un deuxième hélicoptère a été envoyé samedi après-midi sur le site. En raison des conditions climatiques, «nous ne sommes pas sûrs qu’il pourra atterrir», a toutefois souligné la porte-parole du ministère Mira Acharya.

Le plus grave depuis 2015

Wangchu Sherpa, de l’organisation Trekking Camp Nepal, qui a organisé l’expédition, a déclaré que l’alerte avait été donnée après 24 heures sans nouvelles des alpinistes.

«Il n’y avait plus de contacts avec eux depuis hier, nous avons donc envoyé du monde d’un village et un hélicoptère pour les retrouver», a-t-il dit samedi à l’AFP.

En avril, un alpiniste italien avait péri sur le Dhaulagiri, le septième plus haut sommet du monde voisin du Gurja. Mais l’Italien se trouvait à 6 900 mètres lorsque sa tente avait été emportée par la tempête, alors que le camp des Sud-Coréens était situé à une altitude inférieure à 4 000 mètres.

«Le fait qu’ils se soient trouvés aussi bas lorsque c’est arrivé est inhabituel», a relevé Billi Bierling, alpiniste allemande expérimentée qui a dû renoncer en septembre à l’ascension du Dhaulagiri en raison de fortes chutes de neige et de vents violents.

Dan Richards, de l’organisation de secours américaine Global Rescue, qui doit participer aux recherches, se demande lui aussi pourquoi une tempête survenue à une relativement basse altitude a été aussi meurtrière. 

«Il est difficile de comprendre comment c’est arrivé compte tenu de l’expérience du groupe», a-t-il dit.

Cet accident est le plus grave depuis une avalanche, provoquée par un tremblement de terre, qui avait emporté 18 personnes sur les pentes de l’Everest en 2015. L’année précédente, seize sherpas avaient également été tués sur l’Everest par une coulée de neige.

Les alpinistes sud-coréens et leurs guides népalais campaient depuis début octobre au pied de ce sommet culminant à 7 193 mètres, en attendant qu’une éclaircie leur permette de poursuivre leur ascension.

L’expédition était menée par l’alpiniste chevronné sud-coréen Kim Chang-ho, qui avait été en 2013 le plus rapide à gravir les quatorze premiers sommets mondiaux sans oxygène. 

Ils avaient prévu de gravir le Gurja par une voie inédite, selon la fédération alpine sud-coréenne.  

Rarement gravi, le Gurja est situé à côté du Dhaulagiri, le septième sommet mondial qui est fréquemment l’objet d’avalanches, dans le massif de l’Anapurna, à 200 km à l’ouest de Katmandou.

Seuls une trentaine d’alpinistes ont vaincu le Gurja – contre plus de 8 000 pour l’Everest – sur les pentes duquel ont péri quatre personnes depuis 1969, date de sa première ascension par une équipe japonaise.

Des milliers d’alpinistes se rendent chaque année au Népal, qui abrite huit des quatorze plus hauts sommets du monde, contribuant ainsi de manière importante à l’industrie touristique de ce petit pays d’Asie du Sud.

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