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Paris Match condamné pour une photo du cadavre d’une prostituée transgenre

People gather to pay tribute to Vanesa Campos, a 36 year-old transsexual sex worker who was killed on the night of August 16-17 in the Bois de Boulogne, at the Pigalle district in Paris, on August 29, 2018. - Five people were charged on August 27, 2018 with murdering the transgender prostitute who was allegedly trying to stop them robbing her client in a Paris park, a case that has sparked fury amongst LGBT rights groups. Vanesa Campos, a 36-year-old originally from Peru, was shot dead on the night of August 16-17 in the Bois de Boulogne, a large park on the French capital's western edge which has been used for years by sex workers. (Photo by Lionel BONAVENTURE / AFP) Photo: AFP

L’hebdomadaire Paris Match a été condamné jeudi à Nanterre à 12 000 euros de dommages et intérêts pour avoir publié une photo du corps nu de Vanesa Campos, une prostituée transgenre tuée en août dans le bois de Boulogne, selon le jugement consulté vendredi par l’AFP.

Dans son numéro du 6 septembre, Paris Match avait publié un article titré «Les nuits fauves du bois de Boulogne» qui s’ouvrait sur une photo du cadavre de Vanesa Campos, tuée par balle dans la nuit du 16 au 17 août alors qu’elle tentait d’empêcher plusieurs hommes de dépouiller un client dans ce haut lieu de la prostitution parisienne.

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Nanterre a condamné la société Hachette Filipacchi, propriétaire de l’hebdomadaire, à verser la somme à titre provisionnel à la sœur de la victime, Maruja Campos Vasquez, pour «atteinte au droit au respect de la vie privée».

Paris Match a également été condamné à verser 3 000 euros à la plaignante au titre du remboursement des frais de justice.

«La recherche de sensationnel ne peut pas tout légitimer, et il est temps que la société, les politiques et les médias en soient convaincues aussi quand il est question des personnes trans, en particulier racisées et ou travailleuses du sexe», s’est félicitée par communiqué l’association de défense des personnes trans Acceptess-T.

«Je suis très déçue», a réagi auprès de l’AFP l’avocate de Paris Match, Marie-Christine de Percin, affirmant avoir «cité plusieurs témoignages de personnes qui ont expliqué pourquoi elles nous avaient donné cette photo». «Paris Match a fait un travail qui n’était pas du racolage mais un travail de fond», a-t-elle ajouté, réfléchissant à faire appel.

Ce meurtre avait suscité l’indignation des associations LGBT. Elles avaient pointé notamment du doigt une «responsabilité politique» liée à l’adoption de la loi sur la prostitution en avril 2016 qui, selon elles, fait baisser les revenus des prostituées et les oblige à exercer dans des endroits plus isolés où elles sont davantage exposées aux agressions.

Cinq personnes ont été mises en examen et écrouées pour «meurtre commis en bande organisée» et «vols en réunion avec dégradations» dans le cadre de cette enquête confiée à la brigade criminelle.

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