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L’Afrique 2.0, le continent de toutes les réussites

Photo: Elisabeth Braw
Elisabeth Braw - Metro World News

Addis-Abeba. Les ânes se prélassent sur le gazon qui borde la rue, accompagnés par une horde de chèvres. Derrière le bétail, une baraque à ciel ouvert et des fouilleurs d’ordures – et de jeunes entrepreneurs penchés sur leur iPad dans un café internet. Voici la nouvelle Éthiopie.

L’Éthiopie n’est pas le seul pays africain à afficher une forte croissance économique. Selon le rapport Progrès de l’Afrique de l’an dernier, le Ghana avait la croissance la plus rapide au monde. Parmi les pays au sommet du classement : le Congo, le Mozambique et la République démocratique du Congo. Dites bonjour à l’Afrique 2.0.

«L’Afrique, c’est deux milliards de personnes, et il y en aura le double en 2040», note Mamadou Toure, un ancien employé de la banque JP Morgan, qui travaille maintenant pour la Société financière internationale. «Et c’est une population jeune, donc c’est un énorme potentiel de main-d’œuvre. Avec la démocratisation et la stabilité, beaucoup d’Africains de la diaspora rentrent au bercail. Par ailleurs, ces jeunes sont mieux éduqués. Toutes ces raisons expliquent l’intérêt grandissant des investisseurs.» M. Toure est né au Sénégal, mais il a grandi en France. Il est un des fondateurs d’Afrique 2.0, un réseau de leaders émergents de la politique, des affaires et de la société civile.

La stabilité a permis une croissance impressionnante dans d’anciennes zones de guerre, comme le Rwanda. L’économie de ce pays a crû de près de 7 % l’an dernier, poussée par le tourisme et les exportations de café et de thé. «Le Rwanda, l’Ouganda et le Ghana sont de bons exemples», dit Linah Mohohlo, gouverneure de la Banque centrale du Botswana et membre du conseil de l’Africa Progress Panel, un groupe de leaders internationaux surveillant le développement des pays africains.

«Leur croissance économique est soutenue par des réformes politiques, et les gains sont obtenus en diversifiant les économies, en augmentant les exportations selon la demande internationale croissante et en haussant les prix des matières premières. Toutes les raisons sont bonnes pour soutenir un développement si positif», poursuit Mme Mohohlo. À Accra, la capitale ghanéenne, la compagnie Vodafone se construit de tout nouveaux bureaux. En effet, c’est même tout un quartier qui émerge maintenant autour du délabré aéroport international de Kotoka.

Mamadou Toure connaît bien les défis qui subsistent en Afrique. «Nous savons que nous ne pouvons pas changer 55 pays en une nuit. Mais nombreux sont ceux qui essaient tout de même, et les autres suivront avec l’exemple de nos réussites, explique-t-il. Il y a plusieurs années, des jeunes commençaient à revenir dans leur pays, mais c’était toujours le Continent noir, où les coups d’État étaient fréquents. Maintenant, ça change. La jeunesse africaine veut rebaptiser l’Afrique, introduire de meilleures pratiques et établir une vision commune du continent. Nous devons nous assurer que la croissance économique est partagée. C’est pourquoi l’entreprenariat est si important.»

Puisque l’économie de l’Afrique a longtemps été à un niveau si bas, elle ne peut que progresser. «Le continent africain est la nouvelle frontière, surtout dans le contexte de crise économique qui sévit dans le reste du monde», lance Merron Pillart, une femme d’affaires d’origine éthiopienne et américaine qui est revenue à Addis Ababa. Elle fait partie de ces gens d’affaires qui quittent l’Europe ou l’Amérique du Nord, pour revenir définitivement en Afrique. «En Europe, il y a un plafond de verre pour les gens comme moi. De toute façon, quels sont les espoirs de l’Europe pour son avenir?»

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