Nucléaire: une candidate à la présidence veut interdire aux États-Unis de frapper en premier
La sénatrice démocrate Elizabeth Warren, en lice pour la présidentielle américaine de 2020, a proposé mercredi d’inscrire dans la loi que les États-Unis n’emploieraient jamais leur arsenal nucléaire en premier.
Dans un Congrès divisé, l’adoption de ce projet de loi reste plus qu’incertaine. Présenté par Mme Warren et Adam Smith, président démocrate de la puissante commission des Forces armées à la Chambre des représentants, le texte tient en quelques lignes: «Les États-Unis ont pour politique de ne pas utiliser d’armes nucléaires en premier».
Cette loi «établirait ce que la plupart des Américains pensent déjà: que les États-Unis ne devraient jamais déclencher une guerre nucléaire», écrivent les deux parlementaires dans un communiqué. «Notre stratégie nucléaire actuelle n’est pas simplement dépassée, elle est dangereuse», soulignent Elizabeth Warren et Adam Smith.
«En établissant clairement que la dissuasion est le seul objectif de notre arsenal, cette loi réduirait les probabilités d’une erreur de calcul nucléaire et nous aiderait à conserver notre leadership moral et diplomatique dans le monde», poursuivent-ils.
Les démocrates contrôlent la chambre basse mais les républicains sont majoritaires au Sénat. Même si cette loi parvenait à passer le Congrès, le président républicain Donald Trump pourrait y mettre son veto. Mardi, deux autres parlementaires démocrates, le sénateur Ed Markey et Ted Lieu, élu à la Chambre, avaient présenté un autre projet de loi visant «à limiter la capacité du président à lancer une première frappe nucléaire sans l’approbation du Congrès».
«Nous avions déjà présenté ce texte sous l’administration» du démocrate Barack Obama, «mais la présidence de Donald Trump souligne à quel point il est effrayant qu’un président ait l’autorité de lancer un missile nucléaire sans consulter le Congrès», avait déclaré Ted Lieu.
Les États-Unis ont accusé mercredi la Chine et la Russie de ne pas dévoiler l’intégralité de leurs programmes nucléaires, sur fond de menace de Washington de se retirer d’un traité de désarmement signé avec Moscou.
À 69 ans, Elizabeth Warren s’est lancée dans la course à la présidentielle américaine de 2020 dès le 31 décembre, avec la création d’un comité exploratoire. Siégeant au Sénat depuis 2013, la démocrate connue pour ses critiques contre les errements de Wall Street a aussi mis mercredi en avant son travail pour «réduire les stocks d’armes nucléaires dans le monde et réformer les politiques encadrant leur usage».